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Ma Semaine Twitter #38

Qu’une semaine passe vite, surtout au rythme de Twitter.

Je vais dorénavant essayer de revenir chaque fin de semaine sur les tweets qui m’ont le plus marqué, que ce soit via mon compte AlphaBetaBlog, depuis lequel je tweete en français, ou via mon compte philmop depuis lequel je tweete en anglais.

Et je vais essayer d’extraire la substantifique moelle des articles qui m’ont intéressé pour vous la faire partager.

Bienvenue dans ma nouvelle rubrique « Ma Semaine Twitter ».

Ne rien faire est souvent la meilleure option

Le géant de la gestion Vanguard (voir mon post récent sur sa collecte phénoménale depuis un an) publie sur ses différents sites de nombreux articles de qualité.

Dans celui qui m’a intéressé la semaine dernière (auquel vous accédez en cliquant sur le lien dans le tweet intégré ci-dessus), publié sur le site destiné aux conseillers financiers, Chris Tidmore rappelle aux investisseurs qu’il faut savoir résister aux injonctions multiples (de la famille, des amis, des collègues, des médias financiers) poussant à acheter le dernier produit en vogue, souvent en raison d’une performance passée flatteuse.

Tidmore considère qu’un conseiller financier peut délivrer régulièrement de l’alpha à ses clients en les convainquant que procéder à des changements importants dans leur portefeuille en réaction à des événements ponctuels (chute des marchés notamment) peut certes leur donner l’illusion de contrôler la situation, mais que l’effet sur la performance de long terme est presque toujours négatif.

Des investisseurs en Smart Beta pas si smart que ça

Dave Nadig est le responsable de l’activité ETF chez FactSet, un fournisseur d’outils d’analyse et d’aide à la décision sur les produits financiers.

Dans une étude récente, il s’est intéressé à la performance obtenue par les investisseurs en ETF dits Smart Beta (plus d’informations sur le Smart Beta ici).

Comment ? En comparant la performance depuis 2012 de différents ETF Smart Beta à celle d’un ETF répliquant le S&P500, qui est un indice traditionnel, en tenant compte des flux de souscriptions.

La méthode de calcul est équivalente à celle permettant de calculer un taux de rendement interne pour un investissement, et permet d’avoir une approximation de la performance réellement obtenue par l’investisseur en fonction du timing de son investissement.

Résultats : les performances des investisseurs en ETF Smart Beta sont très inférieures à celles des ETF eux-mêmes, et l’écart est souvent supérieur à celui qui existe entre la performance des investisseurs dans le plus gros ETF S&P500 (le SPY) et la performance du S&P500.

Moralité : les investisseurs en smart beta ne sont pas plus inspirés que ceux qui achètent l’indice traditionnel. Ils achètent la performance passée et enregistrent donc de moins bonnes performances que celle de l’indice auxquels ils s’exposent.

Le minimum volatilité pour les bonnes raisons

Andrew Ang a longtemps été professeur d’université avant de rejoindre BlackRock comme responsable du pôle en charge des stratégies factorielles.

Dans un passionnant entretien au site donné au site etf.com, il a rappelé que les produits minimum volatilité, qui connaissent un succès de collecte considérable, visent (comme leur nom l’indique) à avoir une volatilité inférieure à celle d’un indice traditionnel, mais en aucune façon à avoir une performance supérieure.

On les achète donc pour réduire la volatilité, pas pour battre le marché. Pour Ang, il faut comprendre les produits que l’on achète pour éviter les déceptions ultérieures, et c’est valable pour tous les types de produits.

Ang insiste par ailleurs sur l’importance cruciale de l’étude préalable approfondie (due diligence) : c’est valable pour les ETF Smart Beta comme pour les gérants actifs (ou les ETF traditionnels d’ailleurs).

Robo-advisors : même pas (encore) mal

Si vous vous intéressez (comme moi) au secteur des conseillers financiers, ne manquez pas le remarquable blog de Michael Kitces, Nerd’s Eye View.

Kitces a récemment montré qu’en dépit de la montée en puissance des robo-advisors aux Etats-Unis, les honoraires facturés au titre du conseil financier n’avaient pas encore été affectés (le montant médian pour le premier million de $ conseillé étant stable à 1%).

En revanche, les investissements en technologie et les recrutements ont conduit à une baisse des profits de 25% en 2015.

L’éducation financière, éternel problème

Encore Michael Kitces, cette fois-ci au sujet de l’éducation financière, qui serait presque totalement inefficace. Le bénéfice d’un programme d’éducation financière diminue avec le temps et les particuliers ne sont pas mieux armés au moment du choix.

Kitces suggère de faire de l’éducation financière juste avant de devoir prendre une décision, afin que les enseignements soient encore présents dans l’esprit des personnes concernées.

Problème de cette (fausse ?) bonne idée : tous les conseillers financiers n’ont pas nécessairement intérêt à avoir face à eux des clients à même de comprendre toutes les implications de leur choix.

Des frais de gestion tout compris ?

Merryn Somerset Webb est la rédactrice en chef de MoneyWeek au Royaume-Uni. Elle est également éditorialiste au Financial Times.

Elle s’est récemment étonnée du fait que le secteur de la gestion d’actifs était le seul à se permettre d’afficher un prix catalogue (les frais de gestion du prospectus) et à facturer un prix différent et plus élevé en caisse, tout en prélevant le montant de ses services de façon implicite, sans jamais envoyer de facture.

Elle fait une analogie avec les compagnies low cost, qui attirent le chaland par un prix de billet très bas et facturent ensuite des suppléments multiples (frais de paiement par carte, choix du siège, bagages). La différence, c’est que cette facturation est explicite et donne lieu à un paiement accepté par le client.

Webb suggère donc qu’on impose aux sociétés de gestion d’indiquer un niveau de frais unique tout compris dans le prospectus du fonds, avec interdiction de le dépasser. A charge pour elles de négocier avec les différents intermédiaires (courtiers, dépositaires, commissaires aux comptes, etc.) pour éviter de sortir de l’enveloppe.

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