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Ma Semaine Twitter 18 de 2021

J’ai d’immenses difficultés à comprendre la religion des cryptomonnaies. Le néant intellectuel abyssal de certains zélateurs m’atterre (« Be happy staying poor »). Et je suis modérément porté sur les emojis (??ou ???).

Question de génération, sans doute.

Mais j’ai un ennemi juré : mon biais de confirmation. Alors j’essaie de lire pour mieux comprendre la blockchain, DeFi (Decentralized Finance) et les cryptomonnaies, car je suis certain qu’il y aura des applications utiles.

La semaine dernière a été particulièrement riche en lectures passionnantes.

HideNotSlide publie une remarquable lettre sur Substack, Front Month, sur les bourses, les structure des marchés et les fournisseurs de données financières. Il s’est interrogé sur les implications de DeFi sur les acteurs traditionnels, en se penchant sur Uniswap.

Je n’ai pas encore très bien compris ce que faisait Uniswap (je le dis sans ironie, sinon à mon propre sujet), mais je vais continuer de creuser.

Uniswap empowers developers, liquidity providers and traders to participate in a financial marketplace that is open and accessible to all.

Marc Rubinstein, qui publie également une excellente lettre, Net Interest (« Lifting the hood on financial companies »), a écrit sur Galaxy Digital, le « Goldman Sachs des Cryptos », créé par Mike Novogratz (qui fut associé chez Goldman Sachs) en 2018.

Autre billet passionnant, celui de Ben Hunt, d’Epsilon Theory, qui explique dans son style inimitable comment Wall Street est en train de s’emparer du Bitcoin et de l’institutionnaliser.

ETFGI, l’excellent spécialiste des ETF, a ajouté une famille à son précieux suivi de la collecte et des encours : les produits répliquant un sous-jacent digital (une cryptomonnaie principalement).

Cette famille ne pèse encore rien (9 milliards de $ à fin mars), mais la croissance est forte et ne fait sans doute que commencer. Surtout si la S.E.C. finit par donner son agrément à un ETF ou un ETP crypto aux Etats-Unis.

J’apprends aussi beaucoup en écoutant des podcasts, et je recommande le récent épisode de Infinite Loops avec Jesse Livermore, un blogueur anonyme utilisant comme pseudonyme le nom d’un célèbre spéculateur. Il qualifie le bitcoin de bulle rationnelle, un terme emprunté à Mohamed El-Erian.

Bulle car le bitcoin n’a pas de valeur intrinsèque, rationnelle car dans la mesure où il y a une limite structurelle au nombre de bitcoins pouvant être émis (21 millions), il n’existe pas de mécanisme d’émission de nouveaux bitcoins permettant d’en ramener le cours à un niveau inférieur (alors qu’il est possible pour AMC ou Gamestop d’émettre de nouvelles actions en période de valorisation absurde, il s’agit alors d’une bulle irrationnelle).

J’ai lu la semaine dernière L’art de perdre, d’Alice Zeniter. Cette dernière, née en 1986, fait partie d’une génération de romanciers qui échappe trop souvent aux écrans radar du quinquagénaire pré-sénile que je suis, pour de multiples raisons.

Je savais qu’elle existait, j’aimais à l’écouter (à la radio notamment), mais je ne la mettais pas dans ma liste de lectures. Jusqu’à ce qu’une de mes filles me recommande L’art de perdre, qui lui avait prêté un de ses amis.

Ce roman magnifique a été ma deuxième révélation liée à la guerre d’Algérie de l’année, après « Papa, qu’as-tu fait en Algérie ? »  de Raphaëlle Branche, dont j’avais parlé ici.

Raphaëlle Branche, historienne professeure à l’université de Paris-Nanterre, a interrogé pendant 20 ans d’anciens appelés d’Algérie et leur famille (conjointe, frères et soeurs). 

Alice Zeniter est romancière. Sa fiche Wikipedia nous dit qu’elle est « née d’un père d’origine algérienne (kabyle) et d’une mère française ».

Dans L’art de perdre, elle raconte l’histoire de 3 générations : celle du grand-père Ali, qui fuit l’Algérie pour la métropole avec une partie de sa famille après l’indépendance de 1962, sans avoir fait partie des supplétifs de l’armée française qualifiés génériquement de « harkis » ; celle du père, Hamid, qui ne parle plus de l’Algérie de son enfance ; et celle de la fille, Naïma, qui part à la recherche de l’histoire familiale algérienne, tue depuis des décennies au sein de la branche qui a fui en métropole.

Naïma prend le bateau plutôt que l’avion pour se rendre en Algérie pour la première fois, à l’occasion d’un déplacement professionnel.

Dans son sac, ouvert sur le sol de la cabine, se trouvent la liste de noms, numéros et adresses donnée par Lalla, une carte du pays, une autre de la région, du gel antibactérien, de la crème solaire, les tuniques aux manches longues qu’elle a achetées un peu au hasard, deux grandes jupes datant de sa période hippie qu’elle a ressorties du fond d’un placard et une écharpe qu’elle pourra nouer sur ses cheveux. Alors qu’elle pliait soigneusement sa panoplie de vêtements « décents », elle s’est sentie un peu comme Dupont et Dupond dans les albums de Tintin lorsqu’ils arrivent en Chine déguisés en mandarins ou bien en Syldavie avec leurs costumes de danseurs folkloriques grecs. Elle a rajouté, au dernier moment, un jean et un sweat à capuche. Collé à l’un d’eux comme un chewing-gum à une semelle, avec l’air de ne pas vouloir être là, se trouve un Post-it jaune barré d’un unique numéro de téléphone. C’est celui de Yacine, un vague cousin à elle qui vit à Tizi Ouzou et que sa tante Dalila a tenu à lui donner avant son départ. Naïma l’a noté sans poser de questions et a pris garde de ne pas l’oublier qiand elle a bouclé son sac mais maintenant qu’elle observe la petite langue jaune qui dépasse, elle trouve qu’il y a quelque chose d’absurde dans cette ligne griffonnée. Sa famille a vécu en Algérie pendant des siècles et tout ce qu’elle a été capable de lui fournir pour la guider au moment de son départ tient sur ce minuscule morceau de papier.

Je me pique d’aimer l’histoire, mais il existe dans ma culture historique un gigantesque trou noir : la colonisation de l’Algérie par la France, de 1830 à 1862, et la présence des Algériens (arabes et kabyles) en métropole1.

J’avais bien vu, au détour de nombreux documentaires, des images sur la guerre d’Algérie, des images sur les bidonvilles de Nanterre, sur les camps de harkis en métropole, mais ces images étaient fugaces et dérobées.

Avec L’art de perdre, elles se sont incarnées. Ce livre est bouleversant et indispensable.

Son titre (L’art de perdre) me rappelle la magnifique citation de Samuel Beckett dans Cap au pire :

Déjà essayé. Déjà échoué. Peu importe. Essaie encore. Échoue encore. Échoue mieux.

C’était ma contribution au débat sur les premiers de cordée2 et les vainqueurs de la guerre économique.

Une mykrodystopie :

Ces Mykrodystopies imaginées par François Houste peuvent également se consommer sous forme de livre.

Etienne Dorsay, pour la route.

Avant de passer à des choses moins sérieuses, Gabriela Manzoni.

Bienvenue dans ma semaine Twitter 18 de 2021.

Un zeste de Value dans le Momentum ?

Parmi les multiples facteurs identifiés par la recherche universitaire, seuls quelques-uns semblent légitimes dans la vraie vie : Size (les petites valeurs délivrent une performance ajustée du risque supérieure à celle du marché sur longue durée), Value (les valeurs ayant de faibles ratios de valorisation délivrent une performance ajustée du risque supérieure à celle du marché sur longue durée) et Momentum (les valeurs aant monté dans le passé délivrent une performance ajustée du risque supérieure à celle du marché sur longue durée) en font partie.

L’existence du facteur Momentum est une insulte à l’avertissement légal universel (« La performance passée ne préjuge pas de la performance future »), mais enfin, ce facteur existe, est légitime, et a donné lieu à pléthore de produits de placement, qu’ils soient gérés activement ou indiciels.

Depuis 2008, les valeurs techno et assimilées ont surperformé le marché. Elles dominent donc les indices momentum, qui, comme tous les indices, obéissent à des règles de construction spécifiées à l’avance et publiques3.

Si les indices traditionnels représentant le marché – à savoir les indices pondérés en fonction du flottant des valeurs qui le composent – ont des taux de rotation faibles (5% par an pour les indices actions les plus diversifiés aux Etats-Unis), tout indice qui dévie du marché – les indices factoriels dévient par construction du marché – a des taux de rotation bien plus élevés.

Dans un article publié sur le site ETF.com, Todd Rosenbluth, le directeur de la recherche de CFRA Research, s’est intéressé à l’indice MSCI USA Momentum4, et s’attend à des changements importants lors de sa prochaine reconstitution, prévue fin mai (l’indice est reconstitué deux fois par an).

La raison ? Le retour en grâce de la Value depuis bientôt 6 mois. Et la moindre hausse de certaines valeurs importantes de cet indice.

Les règles de construction de l’indice stipulent en effet que sa composition dépend des performances à 6 et 12 mois des valeurs de l’univers (MSCI USA ici).

Parmi les valeurs de l’actuel top 10, Rosenbluth estime qu’Amazon.com (AMZN) et Thermo Fisher Scientific (TMO) pourraient sortir de l’indice en raison de performances relatives récentes insuffisantes pour y rester.

Actuellement, l’indice contient très peu de valeurs financières et aucune valeur du secteur de l’énergie. Le nombre et le poids des premières devraient augmenter, et l’indice devrait accueillir des valeurs du secteur de l’énergie.

A fin juin, sa composition devrait être très différente de celle d’aujourd’hui.

La morale de cette histoire ? Toute exposition différente de celle du marché tout entier, qu’elle soit du fait d’un indice (factoriel ou sectoriel) ou d’une gestion active, implique des choix.

C’est la raison d’être de la gestion active. Mais c’est aussi un paramètre d’un certain type de gestion indicielle, parfois négligé. Il faut donc en avoir conscience et en tenir compte.

Sinon, tout ceci confirme que les arbres ne montent pas jusqu’au ciel : vient un moment où les valeurs qui ont monté cessent de le faire. Et d’autres prennent le relais.

Los Olvidados 

C’est le titre d’un film de 1950 de Luis Buñuel (1900-1983), et ça veut dire Les Oubliés.

Los Olvidados de la distribution de produits de placement, ce sont les roboadvisors : on les avait oubliés avec la montée en puissance médiatique de Robinhood. 

Qui se souvient encore, à part quelques préhistoriens, des pure players historiques aux Etats-Unis, Betterment et Wealthfront, qui eurent leur heure de gloire médiatique avant la pandémie, il y a des siècles ?

Face au phénomène de « Joke as an investment idea », le concept forgé par Nick Maggiuli du blog Of Dollars and Data, les ennuyeux roboadvisors ne font ni le poids, ni le buzz.

Ils ne sont pas courtiers, ils proposent d’ennuyeux portefeuilles à base d’ETF, il n’y a pas d’action, pas de suspense, pas de groupe Reddit.

Pas fun les roboadvisors. Pas de ???. Ni de ??.

A peine nés (les premiers lancements ont eu lieu en 2008) et déjà ringards ?

Et pourtant, ils continuent de se développer. Et c’est tant mieux, car ils fournissent un service beaucoup plus utile à leurs clients que celui qu’offre Robinhood à ses utilisateurs.

Dans Investment News, Nicole Casperson a donné des nouvelles des ringardisés de la pandémie, qui continuent d’ajouter des services liés aux comptes-courants, notamment à la gestion des dépenses, pour concurrencer les banques.

On y apprend que Betterment gère dorénavant 29 milliards de $ et Wealthfront 25 milliards de $.

Betterment, dont l’exercice se termine le 31 mars, a enregistré une collecte de 10 milliards de $ l’an dernier.

Pour faire face à la concurrence de Vanguard et Schwab qui ont lancé leur propre roboadvisor (212 milliards de $ d’actifs sous gestion dans le programme Vanguard Personal Advisor Services à fin 2020, 58 milliards de $ dans les programmes Schwab Intelligent Portfolios et Portfolio Premium), Betterment s’est diversifié dans l’épargne salariale et a lancé une offre à destination des registered investment advisors.

Sinon, Nutmeg, qui était pour moi un roboadvisor, veut devenir le Robinhood du Royaume-Uni. C’est en tout cas ce qu’a déclaré son dirigeant, Neil Alexander, à James Cook du Telegraph.

En vue d’une prochaine entrée en bourse, c’est sans doute un plus pour la valorisation, et un gros moins pour les clients.

En France, la croissance de Yomoni (qui est société de gestion) et de Nalo (qui ne l’est pas) se poursuit.

Yomoni, créé en 2015, annonce avoir dépassé les 400 millions d’euros pour 25000 clients. La société a lancé fin 2020 un PER, Yomoni Retraite (j’en avais parlé ici).

Nalo, créé en 2017, annonce des encours sous gestion de 150 millions d’euros à fin 2020 (170 millions à fin janvier 2021) – une multiplication par 5 en un an – pour 6700 clients (7570 à fin janvier 2021).

Faites chiant

Il existe de nombreuses citations apocryphes (en italique ci-dessous) attribuées à des sommités qui ne sont plus là pour confirmer ou infirmer la paternité .

– Mort aux cons !

– Vaste programme.

C’est ce qu’aurait répondu le président de la République Charles de Gaulle (1890-1970).

– Messieurs, faites chiant.

C’est ce qu’aurait conseillé Hubert Beuve-Méry (1902-1989), le directeur du Monde, à ses journalistes, manifestement 100% mâles (ça a changé depuis, heureusement).

Faites chiant en matière de placements, c’est mon conseil, et il n’est pas apocryphe. Je le revendique.

C’est aussi, en d’autres termes, celui de Jack Brennan, qui succéda en 1996 à Jack Bogle à la tête de Vanguard.

Brennan vient de publier chez Wiley la deuxième édition de More Straight Talk on Investing: Lessons to Last a Lifetime.

Il en a extrait la substantifique moëlle – 12 principes en matière de placements – dans un billet paru sur l’excellent site Humble Dollar, animé par Jonathan Clements.

  1. Dotez-vous d’un plan financier détaillant vos objectifs et les modalités de placement pour les atteindre.
  2. Epargnez de manière disciplinée et régulière.
  3. Commencez à placer votre épargne le plus tôt possible et ne cessez jamais.
  4. Placez de façon équilibrée et diversifiée.
  5. Contrôlez les frais et les coûts.
  6. Gérez le risque en contruisant un portefeuille qui ne vous empêche pas de dormir la nuit.
  7. Minimisez les transactions (« Be a buy-and-hold investor »).
  8. Sachez résister à la tentation des modes et des opportunités d’investissement immanquables.
  9. Ne vous exposez pas aux distractions permanentes des informations sur les marchés financiers.
  10. Gardez le cap : votre portefeuille vous donnera parfois des satisfactions, parfois des insatisfactions. L’important est de se concentrer sur les objectifs de long terme.
  11. Faites un peu de maintenance sur votre portefeuille, par exemple en le rééquilibrant périodiquement.
  12. Définissez votre « assez » pour éviter les risques excessifs quand la valorisation atteinte par votre portefeuille vous permet d’atteindre vos objectifs.

Voilà, plus chiant, il n’y a pas. Et c’est comme ça que ça devrait être.

Si vous voulez écouter Brennan, il a récemment été l’invité de Barry Ritholtz dans le podcast Masters in Business

CAC 40 ET ESG

Je parle rarement du CAC 40 dans ce blog. Pour plusieurs raisons : 1. ma vision des marchés suit celle des grands indices capipondérés. Dans les indices les plus globaux, le poids de la France est inférieur à 4%. 2. Le CAC 40 est le reflet de l’économie française, avec ses forces et ses faiblesses : elle est nettement moins diversifiée sectoriellement que les indices états-uniens et, dans une moindre mesure, japonais. 3. Je me méfie du biais domestique comme de la peste.

Mais j’aime bien regarder le CAC 40 sous un autre angle. Par exemple sous celui de la responsabilité.

Quoi de plus normal, je suis citoyen d’un pays à prétentions universalistes, dont les institutions et les gens qui les incarnent5 tiennent un discours en faveur d’une économie et d’une finance responsables et durables, de la lutte contre le réchauffement climatique, de la lutte pour les libertés et contre les discriminations.

Et puis il y a la gigantesque roue de l’ESG qui s’est mise à tourner à plein régime et qui emporte tout sur son passage.

Regardons donc le CAC 40 avec d’autres lunettes que celles des investisseurs. 

Tiens, les entreprises du CAC 40 sont-elles responsables ? Pour le savoir, le FIR (Forum pour l’Investissement Responsable) a posé par écrit une série de questions aux entreprises du CAC 40 à l’occasion de leur assemblée générale statuant sur les comptes de 2020.

Le FIR, c’est quoi ? C’est

une association multi parties prenantes qui a pour objet social de promouvoir et développer l’investissement responsable et ses meilleures pratiques. il regroupe des investisseurs, des gestionnaires de fonds, des spécialistes de l’analyse sociale et environnementale, des consultants ainsi que des syndicats, des ONGs, des universitaires.

Pour questionner les sociétés du CAC 40, le FIR a acheté une action de chaque entreprise. On notera que les membres de la commission « Dialogue et Engagement » de l’association gèrent plus de 4 500 milliards d’euros d’actifs.

12 questions segmentées en 3 parties (E, S et G) ont été posées.

[L]es 12 questions posées balayaient largement les principaux enjeux au coeur aujourd’hui de la responsabilité sociale des entreprises : mesure de l’impact environnemental, objectifs en matière de développement durable, relations avec les fournisseurs, évolution des conditions de travail, respect des droits humains, épargne responsable, politique fiscale, cohésion sociale, égalité femmes-hommes.

Le FIR n’a pas été bouleversé par la qualité des réponses.

Nous pouvons le dire d’emblée, les réponses que nous avons reçues, n’ont pas été à la hauteur de nos attentes.

Voici le classement (le rapport du FIR le présentant par ordre alphabétique, je l’ai remis en forme pour qu’il ressemble vraiment à un classement, avec un premier et un dernier, vous pouvez même inverser l’ordre en cliquant sur « Classement »).

Les champions (en partant du meilleur) ? Schneider Electric, Orange, BNP Paribas, Crédit Agricole, Michelin, Danone.

Les cancres (en partant du plus mauvais) ? Airbus, EssilorLuxottica, ArcelorMittal, STMicroelectronics, Hermès, Vivendi.

L’A380 est un avion génial aux ailes de géant, qui fut un désastre industriel et commercial. 

Photo G-R Mottez sur Unsplash

Airbus ? Ses ailes de géant l’empêchent d’ESG.

Allez, un hommage à Baudelaire et à feu mon meilleur ami Thierry Lalo, qui a mis en musique L’Albatros, ici chanté par les Voice Messengers.

Comme le temps passe est le dernier disque des Voice Messengers.

L’Albatros est un poème des Les fleurs du mal, dont Diane de Selliers avait édité une sublime version illustrée par la peinture symboliste et décadente. En vrai, la dernière strophe dit cela :

Le Poète est semblable au prince des nuées
Qui hante la tempête et se rit de l’archer ;
Exilé sur le sol au milieu des huées,
Ses ailes de géant l’empêchent de marcher.

Si vous aimez l’auteur des Fleurs du mal, je vous recommande l’excellent Un été avec Baudelaire d’Antoine Compagnon.

Et surtout la transparence, hein

La grande muette H2O AM continue de se taire. L’échéance de fin juin approche : J – 60.

Un avis de disparition inquiétante : les side-pockets ont une valeur liquidative mensuelle indicative « établie le dernier jour ouvré de Bourse de Paris de chaque mois à l’exception des jours fériés
légaux en France » (source : prospectus H2O Multibonds SP).

Le 1er mai, la valeur liquidative pour les 7 side-pockets était celle de fin février (ici, celle de H2O Multibonds). C’est le cas depuis au moins le 8 mars, car j’en avais parlé dans un billet publié à cette date.

Qu’est-ce qui empêche donc le calcul et la publication de la valeur liquidative indicative à fin mars ? Mystères insondables de la transparence selon H2O.

L’écart de performance entre les parts R et SR de H2O Multibonds FCP est toujours aussi gigantesque.

En matière de décollecte, on en est là.

En matière de performance, on en est là.

Les produits dont il a été question dans ma semaine Twitter 18 peuvent être achetés en priorité chez votre libraire (pour les livres).

Sinon, si vous n’avez vraiment pas accès à un libraire, ou pour les livres en anglais, parfois plus difficiles à se procurer en librairie en France, vous pouvez cliquer sur les liens ci-dessous (informations sur le programme d’affiliation Amazon ici).

Vous pouvez suivre le compte Twitter d’Alpha Beta Blog ici et mon compte en anglais .

N’hésitez pas à réagir dans la rubrique « Laisser un commentaire » à la fin de chaque article. Votre contribution ne sera publiée qu’après validation par mes soins.

Je ne suis pas habilité à donner dans ce blog des conseils sur les produits, ne me sollicitez pas ici pour cela.

Si vous avez des questions, consultez un conseiller en investissement financier. Un conseiller en investissement financier, c’est quelqu’un que vous payez pour qu’il.elle vous donne des conseils. Dans le jargon de MIF 2, seul le conseiller exclusivement payé par ses clients peut se déclarer indépendant.

Quelqu’un qui est payé par les fournisseurs de produits pour vous vendre lesdits produits, c’est un vendeur, pas un conseiller.

C’était ma semaine Twitter 18 de 2021. Sayōnara. さようなら.

Photo : Northern Royal Albatross in flight at Taiaroa Head, Dunedin, New Zealand (12 novembre 2008)

 

  1. Quand j’étais adolescent, j’aurais pu lire Les chevaux du soleil de Jules Roy (1907-2000), paru en 1967, ou voir l’adaptation réalisée pour la télévision et diffusée en 1980, mais je n’ai pas lu le roman ni regardé l’adaptation. Et je n’ai pas le souvenir que la Guerre d’Algérie – qui n’en était pas encore une officiellement, il a fallu attendre 1999 pour cela – ait été abordée en cours d’histoire au collège ou au lycée entre 1976 et 1983. Ca a changé, tant mieux.
  2. Cette expression pourrait être au quinquennat Macron ce que l’apocryphe « sans-dents » est au quinquennat Hollande.
  3. Je rappelle que certains fournisseurs d’indices ont prévu l’existence de comités pouvant faire des choix discrétionnaires en matière d’entrées et/ou de sorties de valeurs dans les indices.
  4. Qui est le sous-jacent d’un gros ETF iShares, iShares Edge MSCI USA Momentum ETF (MTUM), dont les encours s’élevaient à 15 milliards de $ le 28 avril.
  5. Ca avait commencé avec le discours de Jacques Chirac devant l’assemblée plénière du IVe Sommet de la Terre le 2 septembre 2002 à Johannesburg : « Notre maison brûle et nous regardons ailleurs » ; ça s’est poursuivi avec l’affligeante réflexion (?) de Nicolas Sarkozy sur l’environnement au Salon de l’Agriculture 2011 sur l’environnement : « ça commence à bien faire » ; et ça continue avec la lourde saillie d’Emmanuel Macron : «Je ne crois pas que le modèle Amish permette de régler les défis de l’écologie contemporaine ». Si Chirac était sans doute moyennement convaincu de ce qu’il disait, ses paroles sont au moins restées dans l’histoire.

5 réponses sur « Ma Semaine Twitter 18 de 2021 »

Bonjour,
Petite question sur cela : « Size (les petites valeurs délivrent une performance ajustée du risque supérieure à celle du marché sur longue durée) ».

Je lisais cet article de Larry Swedroe https://www.evidenceinvestor.com/tilitng-portfolio-be-careful-how-you-frame-the-problem/
Je comprends que les facteurs size ou value sont en fait plus risqués que le marché et délivrent ainsi une performance supérieure dans l’absolu mais ajustée du risque cette performance est similaire au risque du marché.

« Second, if you believe that markets are efficient, it follows that you should also believe all risky asset should have similar risk-adjusted returns. Not similar returns, but similar risk-adjusted returns. For example, small stocks are riskier (and costlier to trade) than large stocks and thus have higher expected returns, but not higher risk-adjusted expected returns. At least from the viewpoint of classical finance theory, the same is true of value stocks »

Qu’en pensez-vous ?

Je ne suis pas fan de la première partie du raisonnement de Swedroe : « si vous croyez que les marchés sont efficients, alors vous devez aussi croire que tous les actifs risqués doivent avoir des rendements ajustés du risque identiques. » J’espère que plus personne ne croit à la seule hypothèses des marchés efficients et que tout le monde a intégré que les marchés sont faits d’individus pas toujours rationnels, ayant des motivations, des contraintes et des horizons de placement hétérogènes, ce qui donne systématiquement lieu à des « anomalies » en matière de valorisation.
Il y a effectivement débat depuis des années sur l’existence du facteur Size. D’aucuns disent qu’il a disparu il y a longtemps, d’autres qu’il existe encore. Je n’ai pas d’opinion arrêtée à ce sujet, on a vu que la Value, morte et enterrée jusqu’à fin 2020, semble avoir ressuscité.

Bonjour,
Merci pour cette semaine.
Question hors semaine : avez-vous lu le livre de Gregory Zuckerman : Craquer le code des marchés, la biographie de Jim Simons, fondateur de Renaissance ? Si oui, qu’en pensez-vous, sans vous obligez bien sûr ? Cordialement

Bonjour,
Oui, j’en avais parlé ici. C’est un livre passionnant écrit par un excellent journaliste. Version française ici, version anglaise .
Bonne journée.

Bonjour et merci pour le lien. Je suis amoureux des algorithmes et pour ma part, je ne pourrais pas faire de la gestion active (actions, crypto monnaie, matière première) ou même de la gestion passive (ETF) sans passer par un algorithme et c’est beaucoup moins cher que le meilleur conseiller sauf peut-être Jim Simons !! Cordialement

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