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Ma Semaine Twitter 2 de 2022

En 1950, une expédition française se lança à la conquête de l’Annapurna, avec pour ambition de se hisser pour la première fois au sommet d’une montagne de plus de 8000 mètres.

Maurice Herzog (1919-2012) y arriva avec Lachenal le 3 juin. La descente fut difficile, Lachenal eut les pieds gelés, Herzog les pieds et les mains, et ils durent être amputés de quelques phalanges.

Maurice Herzog raconta l’expédition dans Annapurna, premier 8000, qui fut un grand succès et devint un des classiques de la littérature d’alpinisme.

Dans le courant du dernier trimestre 2021, c’est un autre sommet qui a été conquis, encore plus haut que 8000. BlackRock a franchi le premier 10000, l’unité n’étant pas le mètre, mais le milliard de dollars gérés.

A fin décembre 2021, BlackRock gérait en effet 10010,43 milliards de dollars. C’est beaucoup d’argent. Mais je rappelle que cet argent n’est pas celui de BlackRock, mais celui de particuliers et d’institutions qui l’ont placé dans des véhicules gérés par le géant de la gestion. 

Fin 2020, les encours gérés par BlackRock s’élevaient à 8676,68 milliards. La hausse de 1333 milliards est le fait d’une collecte nette positive de 540 milliards et d’un effet marché positif de 793 milliards.

La collecte nette est imputable à BlackRock, et notamment à son marketing, l’effet marché dépend… des marchés, donc de nombreux paramètres que personne n’est capable de maîtriser.

J’attends avec impatience la traditionnelle missive de Larry Fink, le patron de BlackRock, aux dirigeants des sociétés cotées du monde entier.

Depuis sa spectaculaire conversion en 2020 à l’investissement responsable et durable, de nombreuses critiques, souvent fondées, se sont abattues sur BlackRock.

Félicité Herzog est la fille de Maurice Herzog. Dans Un héros, elle raconte combien il a été difficile pour son frère et pour elle d’être les enfants du grand homme.

Louis Lachenal ne se reconnut pas dans le livre de Maurice Herzog. Il commença à rédiger sa version mais mourut le 25 novembre 1955 dans la vallée Blanche à Chamonix avant d’avoir pu terminer son livre.

En 2020, les éditions Guérin ont reconstitué ce livre inachevé et ont publié Rappels – Du mont Blanc à l’Annapurna.

Ben Carlson, CFA, du blog A Wealth of Common Sense, est un sage, il a sans doute lu Jack Bogle (voir ci-dessous).

A méditer, alors que 2022 ne sera peut-être pas plus l’année du stock-picking que les années précédentes.

En revanche, comme les années précédentes, l’Ascension tombera un jeudi en 2022. Votez Dorsay.

Une photo du grand Saul Leiter (1923-2013).

 

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Bienvenue dans ma semaine Twitter 2 de 2022.

On se lève tous pour la bourse

Avec les privatisations des années 1980, les Français avaient retrouvé un chemin qu’ils avaient perdu depuis les années 1920, celui de la bourse. Les désillusions qui ont suivi, qu’elles soient liées à l’évolution des cours de certaines sociétés privatisées ou aux divagations des marchés (octobre 1987, bulle internet, grande crise financière) ont découragé nombre d’actionnaires.

Jusqu’à ce que la pandémie accélère un retour en grâce qui avait commencé au 4è trimestre de 2019 avec la mise en bourse d’une partie du capital de La Française des Jeux.

Il faut dire qu’à partir du premier confinement certains loisirs étaient devenus inaccessibles et qu’il a bien fallu s’occuper. 

Et comme les marchés ont très rapidement surmonté la baisse panique de mars 2020, il était tentant de participer à la fête.

Les Français ont donc redécouvert pour certains, découvert pour d’autres, le chemin de la bourse et l’adrénaline des marchés. Avec parfois des petits airs de bulle internet.

Les chiffres du tableau de bord des investisseurs particuliers actifs de l’AMF montrent que la tendance perdure.

Tant mieux, il est préférable d’avoir une base d’investisseurs en actions la plus large possible pour que les sociétés françaises disposent d’un peu plus de capitaux quand elles en ont besoin.

Il est néanmoins dommage que les ETF ne soient pas plus utilisés. Les actions, c’est très bien. A condition d’avoir l’envie, le temps et les compétences pour analyser les comptes des sociétés.

1,6 million de particuliers ont effectué au moins une transaction en actions en 2021. 218 000 ont effectué au moins une transaction en ETF en 2021.

Je comprends l’attrait psychologique du temps réel. Avec un ETF, instrument qui s’achète et se vend en bourse où il est coté en temps réel, on accède à l’excitation du trading, mais avec un avantage majeur par rapport à une action individuelle : la diversification.

Le moins diversifié des ETF l’est toujours plus qu’une seule action. Il existe par ailleurs des ETF très diversifiés, permettant de s’exposer par exemple aux 1546 valeurs du MSCI World en une fois, et pour presque rien (cet ETF d’Amundi a des frais de 0,18%) ; ou aux 1420 valeurs du MSCI Emerging Markets (cet ETF d’Amundi a des frais de 0,20%).

En résumé, l’ETF acheté en bourse, c’est l’adrénaline des actions et le surplus de sérénité de la diversification. Cerise sur le gâteau, les ETF ne sont pas soumis à la taxe française sur les transactions financières.

L’ETF, un produit d’avenir en France. Et si 2022 était enfin l’année des ETF ?

ETF superstars

Athanasios Psarofagis de Bloomberg a compilé quelques statistiques sur la gestion indicielle.

Il y aurait au total 17 000 milliards de $ dans des véhicules indiciels, soit 30% des actifs ; les Etats-Unis pèsent 12 000 milliards de $ ; c’est au Japon que la part de l’indiciel dans le total est le plus élevé (53%), grâce à la banque centrale qui a beaucoup investi dans des ETF actions Japon ; la part de l’indiciel et de 49% des actifs en Suisse, et de 41% aux Etats-Unis.

En Europe, l’Allemagne est le plus gros marché pour les ETF selon les données de Blackwater Search and Advisory analysées par Theo Andrew de l’excellent site ETF Stream. La France (67 millions d’habitants) est au niveau de la Suisse (8,6 millions d’habitants).

En France, les réseaux de distribution dominants (les banques) sont encore souvent encombrés d’une société de gestion sous-performante. Elle est sous-performante pour différentes raisons, l’une d’entre elles étant qu’elle dispose d’un débouché captif.

Pour que chaque acteur puisse vivre, une approche qui se prétend active est un impératif : la société de gestion rétrocède une partie de ses frais de gestion élevés à la banque maison et tout le monde est content.

Sauf le client, mais depuis quand ses intérêts priment-ils ?

Dans ce modèle d’hier, les banques, les conseillers en investissements financiers (dont seulement 7% ont fait le choix courageux de l’indépendance au sens de MIF 2 selon les données de l’AMF) et les courtiers en assurance font héroïquement rempart de leur corps pour retarder l’adoption des ETF à bas coûts.

Faut bien qu’on vive.

Je ne sais pas combien de temps le village gaulois va résister, mais je sais que cette affaire coûte beaucoup d’argent aux investisseurs français. Et si je me souviens bien, dans la vraie vie, à la fin, ce sont les Romains qui ont fini par gagner.

Pour découvrir l’histoire de la gestion indicielle, je vous recommance vivement la lecture de Trillions de Robin Wigglesworth, journaliste au Financial Times.

Culte

Les crypto sont pour moi une espèce de culte, avec ses adorateurs, son jargon et ses rituels. Etant assez peu porté sur le culte, je regarde la scène crypto à distance, avec intérêt et attention, comme un objet d’étude.

Si Cathie Wood d’ARK Invest a fait un pari jusque là gagnant sur Tesla, il ne faut pas oublier qu’elle croit beaucoup aux crypto, et notamment au bitcoin ($BTC).

Bonne communicante, elle a compris qu’il était indispensable de faire des prédictions en apparence insensées pour obtenir de multiples citations et invitations de la part de médias financiers toujours en quête de contenu, quelle qu’en soit la qualité.

Elle a donc communiqué en septembre 2021 sur un objectif de cours pour $BTC de 500 000 $, alors que le cours était d’environ 50 000 $.

Si de telles prédictions ravissent les bro de la crypto-sphère et les médias en mal de contenus affriolant, il en faut plus pour convaincre les institutionnels des vertus des crypto.

ARK Invest a donc conçu un cadre d’évaluation des fondamentaux de $BTC, en utilisant des données de Glassnode. Et enrobé le tout dans un livre blanc, un white paper.

Le cadre d’évaluation de la valeur fondamentale de $BTC se matérialise par une pyramide à 3 niveaux.

  1. Le premier niveau concerne tout le monde : les parties prenantes et les observateurs, et mesure la santé du réseau via différentes données.
  2. Le deuxième niveau concerne les détenteurs de long terme de $BTC et les investisseurs (lire : « tradeurs ») et s’intéresse au comportement des acheteurs et des vendeurs, via des données.
  3. Le troisième niveau, pour les gérants actifs, cherche à établir la valorisation du $BTC en s’intéressant à des données de valorisation relative pour identifier des inefficiences de court et moyen terme. C’est à ce niveau que sont générés les signaux d’achat et de vente, sur le modèle des métriques de valorisation relative des marchés publics (par exemple le ratio valeur d’entreprise sur résultat d’exploitation).

Eh ben. Ce métavers est absolument fascinant intellectuellement. Je n’ai aucune envie de m’y immerger, mais j’admire la débauche d’efforts de certains adeptes du culte pour lui donner une apparence de rationalité.

En restituant la trituration des données dans de jolis graphiques.

Et en recourant à des concepts proches de ceux utilisés pour les marchés d’actions, comme la realized capitalisation, que l’on mélange à de l’analyse technique dans un savoureux gloubiboulga.

Mais après tout, quand les apôtres ont rédigé leurs évangiles, la plupart des gens comme moi ont dû les prendre pour des fous. Alors, pourquoi pas.

Que vous soyez adepte du culte ou pas, ce document, comme les précédents livres blancs d’ARK Invest sur le bitcoin (ici), permet d’avoir une bonne vue d’ensemble de la façon dont fonctionne la blockchain de $BTC.

J’ai beaucoup ri en lisant ce thread de Josh Wolfe.

Et notamment le dernier tweet (10) :

Les 10 règles de Saint Jack

Saint Jack, c’est Jack Bogle (1929-2019), le fondateur de Vanguard, deuxième plus gros gérant d’actifs au monde après BlackRock. Et anomalie au pays du capitalisme le plus débridé, puisque la société a dès sa fondation adopté une structure mutualiste : elle est détenue par les fonds qu’elle gère, donc indirectement par les porteurs de parts de ces fonds.

N’ayant pas d’actionnaires à rémunérer, elle peut faire bénéficier ses clients/co-propriétaires des économies d’échelle réalisées grâce à la croissance de ses encours sous forme de baisse régulière des frais de gestion.

3 ans après la mort du saint homme, Barry Ritholtz rappelle les 10 règles qu’il avait édictées en matière de placement, dans The Clash of the Cultures: Investment vs. Speculation (lien ci-dessous).

1. N’oublie pas le retour à la moyenne (la version statistique du dicton selon lequel les arbres ne montent pas jusqu’au ciel)
2. Le temps est ton allié, l’impulsion ton ennemi
3. Une fois que tu as acheté, tiens bon
4. Aie des attentes réalistes
5. Oublie l’aiguille, achète la meule de foin
6. Minimise ce que tu laisses au croupier du casino
7. Il est vain de chercher à échapper au risque
8. Evite d’être en retard d’une guerre
9. Le hérisson bat le renard. Le rusé renard pense connaître énormément de choses (il symbolise les acteurs de l’industrie financière qui aiment les produits sophistiqués). Le hérisson ne connaît qu’une chose, mais très bien (il symbolise les acteurs de l’industrie financière qui aiment les produits simples et peu chers). Le roi des hérissons, c’est le fonds indiciel à bas coûts qui détient toutes les actions du monde1.
10. Tiens le cap : ne te laisse pas distraire par le bruit incessant des marchés et les commentaires inutiles et parfois dangereux déversés en continu par les médias d’information économique et financière.

Il existe des variantes de la règle de Saint Jack. Ritholtz cite celle-ci, plus facile à comprendre.

1. Choisis des fonds à bas coûts
2. Analyse en détail les coûts du conseil qui s’ajoutent aux frais de gestion
3. N’attache pas d’importance à la performance passée
4. Analyse la performance passée pour déterminer la consistence de la stratégie de gestion et le risque
5. Méfie-toi des stars (au sens de gérants stars, mais on pourrait aussi ajouter les étoiles des notations, qui ne sont qu’une restitution de la performance passée)
6. Aie conscience du fait que la taille des fonds est souvent l’ennemie de la performance
7. Ne détiens pas trop de fonds
8. Une fois que tu as constitué ton portefeuille, tiens le cap

De Jack Bogle, on pourra lire en français Le petit livre pour investir avec bon sens (paru en 2008). En anglais, la dernière édition de The Little Book of Common Sense Investing date de 2017. Bogle a également écrit The Clash of the Cultures: Investment vs. Speculation.

Vertus

Il y a les 7 vertus catholiques : 3 sont théologales ( la foi, l’espérance, la charité), 4 sont cardinales (la prudence, la tempérance, la force d’âme, la justice). 

A l’opposé du spectre, il y a les 7 péchés capitaux : l’orgueil, la gourmandise, la paresse, la luxure, l’avarice, la colère, l’envie.

Jason Zweig du Wall Street Journal connaît ses classiques sur le bout des doigts. Il a donc fait la liste des 7 vertus des grands investisseurs, qu’il va distiller une par une dans sa lettre d’information hebdomadaire. J’en reparlerai donc dans quelques semaines, pour une synthèse.

Zweig affirme qu’il n’est pas nécessaire d’avoir un diplôme avancé comme un MBA, ni d’être titulaire d’une certification financière comme celle de Chartered Financial Analyst pour être un bon investisseur.

Ni d’être intellectuellement brillant ou de travailler plus que tout le monde.

Ce qui est nécessaire pour être un très bon investisseur, c’est d’avoir le bon tempérament.

Première des sept vertus du très bon investisseur, la discipline. Sans elle, on peut avoir les 6 autres et être un mauvais investisseur. Etre discipliné.e, c’est suivre des règles, des check-lists et des procédures.

Les investisseurs disciplinés n’investissent pas avant d’avoir fait des recherches approfondies.

Les investisseurs disciplinés ont fait une liste des actions et autres actifs à acheter quand ils passent sous un prix attractif, et sont prêts à ré-équilibrer leur portefeuille quand la part des actions passe sous un seuil prédéterminé.

Les investisseurs disciplinés revisitent immédiatement leurs raisons de détenir un actif quand le cours de celui-ci baisse de par exemple 25%, et se demandent s’ils achèteraient cet actif à son nouveau prix s’ils ne le détenaient pas déjà.

Les investisseurs disciplinés se tiennent à l’écart du chaos. Ils s’éloignent des personnes s’adonnant au trading. Ils dont en sorte de ne pas entendre le bruit des marchés.

Je ne sais pas si la discipline est dans l’air du temps, mais il me semble en effet qu’elle est utile quand on place son argent.

Si vous aimez le cinéma et la symbolique du nombre 7, regardez Les Sept Samouraïs (七人の侍 ) du grand Kurosawa Akira (1910-1998), ou son remake à la sauce western,  Les Sept Mercenaires, du non moins grand John Sturges (1910-1992).

Des nouvelles du #H2Ogate

L’interminable et lamentable affaire H2O AM me fait plutôt penser au chiffre 4, le nombre de cavaliers de l’apocalypse.

Il y a le cheval blanc, celui de la conquête. H2O AM l’a chevauché de sa création en 2010 jusqu’au 17 juin 2019, date de la publication de l’article du Financial Times dans lequel Robert Smith et Cynthia O’Murchu dévoilaient la présence d’actifs illiquides dans certains fonds de H2O.

Il y a le cheval rouge, celui de la guerre, que H2O AM a chevauché du 17 juin 2019 à octobre 2020, mois durant lequel les side pockets ont été créés pour isoler les actifs toxiques. La guerre, c’est celle que la société de gestion a menée contre de vilains médias qui répandaient des vilenies exclusivement à charge. Guerre perdue.

Le cheval noir, c’est celui de la famine. Famine pour les porteurs de parts des side pockets, laissés de surcroît dans l’obscurité par l’absence de communication de H2O AM. A leur corps défendants, les cavaliers sont grimpés sur le cheval noir en octobre 2020.

Il y a enfin le cheval pâle, celui de la mort, de l’épidémie. Pour le moment, il n’a pas de cavalier. Pourvu que ça dure.

Le Cardinal de Retz (1613-1679) écrivait ceci dans ses Mémoires :

On ne sort de l’ambiguïté qu’à son détriment.

Si l’ambiguïté, c’était de suspendre la publication de valeurs estimatives des side pockets, comme l’a fait H2O AM en octobre 2021 « dans l’intérêt des porteurs de parts », la maxime s’est vérifiée la semaine dernière.

Sortant de l’ambiguïté, la société de gestion a en effet fini par mettre à jour les valeurs mensuelles estimatives restées coincées à fin août. Et ce n’est pas beau à voir.

Par rapport à la valorisation estimée à la création des side pockets, ce sont près de 587 millions d’euros qui se sont virtuellement volatilisés.

On va voir comment réagiront cette semaine les porteurs de parts des fonds dits miroirs, les pendants liquides des side pockets.

Les indispensables et excellents Robert Smith et Cynthia O'Murchu nous ont appris que le tribunal néerlandais avait annulé la mise en liquidation de Tennor Holding en décembre dernier notamment parce que ce dernier avait négocié un délai de 6 mois supplémentaires pour rembourser ses créanciers.

Ils affirment en outre dans leur article que Mazars, l'auditeur de H2O AM, a fait part dans son opinion sur les comptes 2020 d'incertitudes matérielles pouvant affecter la capacité de la société de gestion à poursuivre ses activités. Et que H2O AM (qui le reconnaît) fait l'objet d'enquêtes de la part de plusieurs régulateurs, tout en déclarant coopérer avec les régulateurs. Comme si la société avait le choix.

J'ai parlé de tout cela ici, dans un article qui est le plus lu de la courte histoire de ce blog.

Depuis la scission des 7 fonds sinistrés de H2O AM, il est très difficile de reconstituer la performance des « vieux » fonds d’avant la scission.

Je me livre à l’exercice en calculant une valeur liquidative reconstituée, égale à la somme de la valeur liquidative des « nouveaux » fonds liquides (FCP à la fin du nom) et de la valeur mensuelle estimative des side-pockets.

Cette valeur liquidative reconstituée est une fiction, car aucune transaction n’est possible sur les side-pockets.

Mais elle permet de voir où en sont les porteurs de parts. Notamment par rapport au plus-haut historique atteint par les « vieux » fonds avant qu’ils ne heurtent des icebergs et fassent naufrage en février et mars 2020.

Autre limite de l’exercice : rien ne dit que les porteurs de parts récupèreront l’équivalent de la dernière valeur liquidative estimative des side-pockets. On ne le saura que quand toutes les participations illiquides auront été revendues au seul acheteur, Tennor, la holding de Lars Windhorst.

Ou plus exactement au fur et à mesure du remboursement par Tennor de la « first super senior secured note » (FSSSN) émise par Tennor, portant intérêt au taux annuel de 4,5% et prévoyant la possibilité de remboursements intermédiaires. Je rappelle (j’en avais parlé ici) que le remboursement total est prévu début 2022. Et que nous sommes au début de 2022.

Voilà où on en est au 13 janvier 2022 (date de la VL des fonds liquides dont le nom se termine par « FCP », la dernière valeur liquidative mensuelle estimative des side-pockets étant en date du 31 décembre 2021).

A cause du coup de bambou sur la valorisation estimée des side pockets, tous les fonds sont dans le rouge, alors qu'auparavant H2O Adagio FCP était tout juste dans le vert. La pente est raide, le chemin vers la rédemption encore long.

En matière de décollecte, on en est à 4,281 milliards d'euros de rachats depuis le 14 octobre 2020, soit 51% des encours initiaux.

En matière de performance, voilà où on en est.

Sinon, H2O AM reste très calme, cette histoire ne semble pas être suffisamment importante pour justifier une communication. Rien non plus le 17 janvier 2022 à 9h45. Je ne sais pas s'il faut en rire ou en pleurer.

Allez, grimpons en selle avec les 4 cavaliers avec The Clash dans London Calling.

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Je ne suis pas habilité à donner des conseils sur les produits de placement : ne me sollicitez pas pour cela car je ne vous répondrai pas.

Si vous avez des questions, consultez un conseiller en investissement financier. Un conseiller en investissement financier, c’est quelqu’un que vous payez pour qu’il.elle vous donne des conseils. Dans le jargon de MIF 2, seul le conseiller exclusivement payé par ses clients peut se déclarer indépendant.

Quelqu’un qui est payé par les fournisseurs de produits pour vous vendre lesdits produits, c’est un vendeur, pas un conseiller.

C’était ma semaine Twitter 2 de 2022. Sayōnara. さようなら.

Illustration : The Four Horsemen of the Apocalypse - Mocah Wallpeppers

  1. Aux Etats-Unis, le Vanguard Total World Stock ETF (VT) permet de s’exposer à 9364 actions du monde entier pour des frais de gestion annuels de 0,08%.

4 réponses sur « Ma Semaine Twitter 2 de 2022 »

Merci pour cette nouvelle Semaine Twitter.
Dans la rubrique de la symbolique des 7, vous pouvez regarder
le film « Les 7 péchés capitaux » de Claude Chabrol.
Bonne semaine

1- la presse économique française ne débusquera jamais une affaire comme celle de H20 dans la mesure où elle appartient à des grands patrons (les échos, Bernard Arnault) et qu’elle est partiellement financée par les sociétés de gestion au travers de la pub, du sponsoring des conférences, etc. Le travail des journalistes de ces rédactions se limite à relayer des communiqués de presse et à interviewer les parties prenantes !

2- les fournisseurs d’ETF ont le droit de déployer leur propre réseau de distribution s’il le souhaite. Pourquoi Blackrock ne demande pas une licence bancaire en France et n’ouvre pas des agences pour vendre ses produits pas chers ? On se demande bien pourquoi….Combien d’emploi blackrock, vanguard et state street réunis en France ?

3- pas forcément besoin d’éplucher les comptes d’une société pour investir de manière avisée. Les gérants au costume trois pièces qui passent sur bfm le font et sont très loins d’être performants

4- les etf permettent une exposition large et pas cher (et encore, entre les prêts de titre non reversés au fonds et les fourchettes de cotation qui s’écartent quand la liquidité baisse) mais ne reflète pas les préférences spécifiques (si je ne souhaite pas investir dans tel ou tel secteur, etc)

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