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La gestion indicielle a 40 ans

La gestion indicielle a 40 ans aujourd’hui.

En effet, le 31 août 1976, Vanguard lançait le premier fonds indiciel au monde, sous le nom de First Index Investment Trust.

Aujourd’hui connu sous le nom de Vanguard 500 Index Fund, ce fonds pèse au 30 août plus de 252 milliards de dollars et sa gestion coûte 0,16% (voici un lien vers la fiche du fonds sur le site de Morningstar aux Etats-Unis) ! Il réplique l’évolution de l’indice des grandes capitalisations des Etats-Unis d’Amérique, le S&P 500.

Le père de la gestion indicielle s’appelle Jack Bogle. A 87 ans, le fondateur de Vanguard est toujours une voix très présente dans le débat sur la gestion aux Etats-Unis. Il a raconté dans un article passionnant paru récemment dans le Financial Analysts Journal comment il a conçu l’idée d’un fonds indiciel et les obstacles qu’il lui a fallu franchir.

Parmi les réactions a posteriori hilarantes à ce lancement, en voici deux : les critiques ont appelé ce fonds « Bogle’s Folly », ou la folie de Bogle. Un haut responsable d’une grande société de gestion (active, bien entendu, la seule espèce existant à l’époque) a qualifié ce fonds indiciel de « Un-American » (non-américain, voire anti-américain).

Rappelons que Vanguard est une structure mutuelle : elle est détenue par les porteurs de parts de ses fonds et n’a donc pas d’actionnaires à rémunérer. Toutes les économies réalisées en raison de la croissance des encours sont restituées sous forme de baisse des frais de gestion.

Voici des liens vers quelques articles célébrant cet important anniversaire.

Tout d’abord, un papier très sobre paru sur le site de Vanguard aux Etats-Unis. Il y est rappelé la maxime fondatrice de l’investissement indiciel : en moyenne, les investisseurs ne peuvent pas battre le marché, puisqu’ils sont le marché. On y rappelle aussi que Vanguard a en 40 ans étoffé son offre qui comprend aujourd’hui plus de 100 fonds indiciels et ETF.

Ensuite, un article d’un des meilleurs journalistes financiers aux Etats-Unis, Jason Zweig, du Wall Street Journal. Zweig rappelle que, même si les critiques de la gestion indicielle sont fort nombreux et parfois virulents, la gestion indicielle a diminué le coût de la gestion de 90% et démocratisé les marchés financiers.

Morningstar suit de près les grands gérants d’actifs aux Etats-Unis, et sa dernière évaluation de Vanguard est très positive. Selon Kevin McDevitt, CFA, l’analyste ayant rédigé cet article, en dépit de sa taille énorme et de sa forte croissance, Vanguard reste fidèle à ses valeurs et ne tombe pas dans la complaisance. Son potentiel de croissance à l’international est considérable, puisque seulement 300 milliards sur les 3300 milliards d’encours sont gérés hors des Etats-Unis.

Vanguard ne pourra pas baisser éternellement les frais de ses fonds et s’attache donc à améliorer la qualité de ses services. C’est notamment le cas avec PAS (Personal Advisory Services), un service combinant un robo-advisor (à savoir une solution d’investissement fonctionnant en pilotage automatique) et l’accès à un conseiller financier.

Enfin, Eric Balchunas, l’excellent analyste en charge des ETF chez Bloomberg, s’est livré à un calcul intéressant. Il a cherché à estimer combien Vanguard avait fait économiser aux investisseurs au total aux Etats-Unis. Son estimation : 1000 milliards de dollars !

Premier poste d’économie : les frais de gestion, à hauteur de 175 milliards de dollars. Deuxième poste : les frais de transaction, estimés à 140 milliards de dollars. Troisième poste : les économies réalisés par les clients des fonds gérés par d’autres sociétés de gestion, qui ont en effet dû baisser leurs propres frais de gestion, pour un montant que Balchunas estime à 200 milliards de dollars. A 515 millions de dollars, le compte n’y est pas.

Balchunas considère (légitimement) que la croissance des encours de Vanguard n’est pas terminée.  Ces encours sont aujourd’hui de 3300 milliards de dollars, Balchunas estime qu’une croissance annuelle de 10% est réaliste, ce qui les amènerait à 6000 milliards dans 10 ans, soit 500 milliards d’économies supplémentaires pour les investisseurs. Et nous voilà aux 1000 milliards !

Si la gestion indicielle a connu en 40 ans une croissance phénoménale aux Etats-Unis, on n’a sans doute encore pas vu grand chose en Europe.

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