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Ma Semaine Twitter #42

J’ai passé la deuxième moitié de ma Semaine Twitter 42 à New York. La journée de vendredi a été particulièrement perturbée par l’attaque DDoS sur la société Dyn.

Voici, sauvés du naufrage, les meilleurs tweets de cette semaine 42 à moitié parisienne, à moitié new-yorkaise (avec en prime un week-end à Philadelphie, où je recommande chaudement la visite de l’extraordinaire Fondation Barnes).

Si tu veux avoir plus, dépense moins

CalSTRS est depuis 1913 le fonds de pension des enseignants du secteur public en Californie. La valeur de ses actifs au 30 septembre 2016 était supérieure à 193 milliards de $.

Dans un excellent portrait rédigé par Aliya Ram dans le Financial Times, son directeur général, Jack Ehnes, énonce son credo en matière d’investissement : des coûts plus bas, c’est autant de performance en plus.

Sa recette pour diminuer les coûts ? Internaliser la gestion dès que c’est possible.

Vous valez mieux que la moyenne

Le Wall Street Journal a publié la semaine dernière une excellente série d’articles sur le match gestion active contre gestion passive. La contribution de Timothy Armour, le président de Capital Group, la maison-mère d’American Funds, m’a évidemment intéressé.

Capital Group, créé en 1931, est un gérant actif ayant une gamme d’environ 40 fonds (« mutual funds »), dont les encours s’élevaient à 1,39 trillion (1 trillion = 1000 milliards) de $ à la fin de 2015.

Armour défend vigoureusement la gestion active, tout en reconnaissant qu’il y a de nombreux fonds gérés activement qui sont médiocres et trop chers.

Il utilise l’argument un peu éculé (le patron de Fidelity s’en était servi en 1976, quand Vanguard avait lancé le premier fonds indiciel) selon lequel les investisseurs ne doivent pas se contenter de la moyenne.

Le reste de son argumentation est heureusement de meilleure facture.

Armour s’appuie sur la recherche de Capital Group qui tend à montrer que les fonds gérés activement ayant à la fois des frais faibles et un investissement significatif de la part de leur(s) gérant(s) battaient leur indice de référence dans 89% des cas sur des durées glissantes de 10 ans.

Malheureusement pour les investisseurs en France, l’information sur l’investissement des gérants dans leur propre fonds n’est pas disponible.

Mort du stock picker

Toujours dans l’excellente série du Wall Street Journal, Anne Tergesen et Jason Zweig s’intéressent à la mort d’une icône du capitalisme boursier étatsunien : le stock picker.

Gestion active ou passive ? Les deux mon capitaine

Et enfin, pour conclure ma sélection au sein de cette série du Wall Street Journal, le numéro de Normand de Michael Roberge, co-directeur général et patron de la gestion de MFS, un autre poids lourd étatsunien de la gestion active, avec des encours à fin 2015 de 413 milliards de $, dont 337 milliards en actions.

Comme son confrère de Capital Group, il énonce quelques vérités premières : si la gestion passive est particulièrement adaptée quand les marchés montent régulièrement, la gestion active est tout aussi adaptée en phase de baisse.

La recette de Roberge ? La part active et la gestion du risque dans les marchés baissiers.

Sa conclusion ? A long terme, un portefeuille mixte (fonds actifs et fonds passifs) s’impose.

Les frais, quels frais ?

A.T. Kearney vient de publier son étude 2016 sur l’avenir du conseil financier aux Etats-Unis, accessible ici en anglais. Cette étude exploite les résultats d’un sondage réalisé auprès de la population des investisseurs aisés (« mass-affluent investors »).

Outre le commentaire ci-dessus, qui me semble très pertinent à l’ère de la technolâtrie béate et de l’adoration inconditionnelle des algorithmes, on y trouve de nombreux enseignements passionnants et inquiétants à la fois.

Le principal, c’est le stupéfiant degré d’ignorance de la part des clients en ce qui concerne le coût de la prestation de conseils.

63% des investisseurs ayant un conseiller financier interrogés n’ont pas une idée précise du coût du conseil.

32% des investisseurs paient des honoraires proportionnels à leurs avoirs et 30% d’entre eux ne savent pas à combien s’élèvent ces honoraires.

20% des investisseurs paient un montant annuel fixe et 45% d’entre eux ne connaissent pas ce montant.

8% des investisseurs paient en fonction de la prestation et du temps passé avec leur conseiller et 51% d’entre eux ne connaissent pas le montant payé.

29% des investisseurs sont persuadés de ne rien payer (et ils sont 100% à avoir tort).

Enfin, 12% des investisseurs ne savent pas ce qu’ils payent (et 100% d’entre eux sont donc dans l’ignorance).

Les distributeurs vont devoir avoir une conversation franche et honnête avec leurs clients sur le coût du conseil. Si cette conversation n’a pas lieu spontanément, elle aura lieu sous la contrainte des régulateurs.

De la Roche Tarpéienne au Capitole

Comme les choses peuvent changer en peu de temps.

Vanguard, le géant étatsunien de la gestion indicielle, a longtemps été snobé par les conseillers financiers. En effet, Vanguard ne verse pas de commissions ou de rétrocessions aux distributeurs. Dès lors qu’un conseiller financier ne se faisait pas payer directement par ses clients, il refusait donc d’utiliser les fonds de Vanguard.

Mais voilà, de plus en plus de conseillers financiers ont adopté un modèle d’honoraires facturés aux clients, et la réglementation va pousser de plus en plus la profession dans cette direction.

Résultat : Vanguard est maintenant un fournisseur de choix pour les conseillers financiers.

Ces derniers, qu’ils soient conseillers financiers (registered investment advisers) ou courtiers (brokers-dealers), représentent 50% des 250 milliards de $ de collecte nette de Vanguard depuis le début de l’année. Et ils pèsent pour un tiers dans les encours totaux, soit 1,3 trillion de $.

A méditer de ce côté-ci de l’Atlantique.

Pile je gagne, face tu perds

La commission de performance a d’immenses vertus pour les sociétés de gestion : quand le gérant du fonds bat son indicateur de référence en satisfaisant aux conditions supplémentaires éventuelles (performance positive par exemple), la société de gestion perçoit un pourcentage de la surperformance.

Mais quand ce n’est pas le cas, la société de gestion n’est pas pénalisée.

La structure de la commission de surperformance est donc totalement asymétrique et favorise exclusivement la société de gestion.

Vous avez dit équitable ?

Orbis Access propose de remédier à cette asymétrie. Orbis Access est un gérant actions actif anglais, avec des encours d’environ 30 milliards de $.

Orbis a récemment lancé une gamme de fonds avec un seul type de part, accessible dès 1 £. Ces fonds ne facturent pas de frais de gestion tant qu’ils ne surperforment pas leur indicateur de référence et vont même jusqu’à rendre de l’argent aux investisseurs en cas de sous-performance.

Plus de détails ici sur le site d’Orbis Access. L’idée est bien entendu excellente pour les investisseurs. Il est néanmoins peu probable qu’elle soit adoptée par de nombreuses autres sociétés de gestion.

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