Pendant ces 7 derniers jours, il aura encore été beaucoup question de frais. Voici le meilleur de ma Semaine Twitter 41.
La gestion évolue, et vous ?
Dans un excellent article paru dans le numéro de septembre du magazine de CFA Institute, John Rubino décrit l’impact profond de la technologie sur les métiers de la gestion.
Tomorrow's skills in investment management. Which ones do you have today? https://t.co/SRbBZXsas0 via @CFApubs pic.twitter.com/C2UAALVbhp
— Philippe Maupas (@philmop) October 11, 2016
Il identifie 5 compétences et savoir-faire qui deviendront probablement très recherchés : maîtrise de la science des données (« data science »), expertise de niche, maîtrise des statistiques, capacité à accompagner les investisseurs (« hand holding »), un haut niveau de jugement et d’initiative.
Et vous, quelles cases cochez-vous dans cette liste ?
Le low-cost, tendance de fond en gestion d’actifs
Eric Balchunas, l’analyste en charge du secteur des ETF chez Bloomberg, a identifié deux grandes migrations en cours dans la gestion d’actifs : des fonds gérés activement vers ceux gérés passivement, et des fonds chers vers les fonds low cost.
.@EricBalchunas sur les deux migrations en cours dans la gestion d'actifs. https://t.co/qYkpSG4cPX pic.twitter.com/2WI4TnPQGx
— AlphaBetaBlog (@AlphaBetaBlogFR) October 10, 2016
Cet article m’a tellement frappé par sa pertinence que j’y ai consacré un post.
McNabb : no future pour la gestion active chère
Bill McNabb est le directeur général de Vanguard. Le géant de la gestion indiciel est aussi un géant de la gestion active (voir ici mon post sur ses stupéfiants résultats de collecte aux Etats-Unis).
Interrogé par l’excellent Robin Powell (que vous pouvez suivre sur Twitter ici) sur le blog The Evidence-Based Investor, McNabb s’est exprimé sur le futur de la gestion active : radieux, mais pas pour la gestion active chère.
Bill McNabb (Vanguard) sur l'avenir de la gestion active. https://t.co/o5w9dIkMFH via @RobinJPowell pic.twitter.com/XVXfR9wyVj
— AlphaBetaBlog (@AlphaBetaBlogFR) October 12, 2016
A quand des frais de gestion négatifs ?
A quand des #ETF avec des frais de gestion négatifs? https://t.co/7yLPIHKIV7 par @jasonzweigwsj
— AlphaBetaBlog (@AlphaBetaBlogFR) October 12, 2016
Jason Zweig est revenu dans le Wall Street Journal sur la guerre des prix aux Etats-Unis dans le secteur des ETF. BlackRock, le plus gros gérant d’actifs au monde, a annoncé des baisses de frais de gestion aux Etats-Unis pour 15 de ses ETF les plus populaires (voir le communiqué de presse ici). Charles Schwab l’a rapidement suivi.
On peut aujourd’hui acheter la performance du S&P 500 pour des frais de 0,04%. Soit un coût annuel de 4 € pour un investissement d’une valeur moyenne de 10000 €. 4 €, c’est le prix de deux cafés à Paris (c’est cher pour 2 cafés, en revanche ça ne l’est pas pour s’exposer à un grand indice boursier).
Pour les experts interrogés par Zweig, il est techniquement possible d’avoir des frais de gestion négatifs sur les ETF. Comment ? Grâce au revenu tiré par l’ETF du prêt des titres qu’il détient à des intervenants qui en ont besoin. Cette source de revenu représente en moyenne 0,03% et peut atteindre jusqu’à 0,1% pour certaines valeurs très demandées.
Pour avoir des frais de détention négatifs pour l’investisseur, il suffirait que la société de gestion ait des frais de gestion nuls et rétrocède à l’ETF une partie des revenus tirés du prêt de titres (ce qui est déjà le cas aujourd’hui). A 0,04% de frais de gestion, on n’est plus très loin de la gratuité.
Les Français champions du monde
Eh oui, en dépit de la morosité ambiante, nous avons gagné un titre : celui du peuple le plus à l’aise avec la finance.
Finances personnelles : en matière de connaissances et d'attitudes, la France numéro 1 selon l'@OECD ! https://t.co/R8uKbycUsv pic.twitter.com/MCm6S5Y4oj
— AlphaBetaBlog (@AlphaBetaBlogFR) October 12, 2016
En effet, selon l’étude de l’OCDE sur les compétences financières conduite auprès de 52000 adultes de 30 pays (les Etats-Unis, de façon inexpliquée, n’en font pas partie), nous sommes les meilleurs.
Deux volets à l’étude : un volet théorique, mesurant la compréhension des concepts de base, et un volet comportemental.
Dans le volet théorique, 7 questions étaient posées (arithmétique, compréhension de l’inflation, des taux d’intérêt, de la relation entre la performance et le risque et des bienfaits de la diversification).
Le podium du volet théorique est composé de Hong Kong, de la Corée du Sud et de l’Estonie. La France se classe 15ème, avec un score inférieur à la moyenne des pays de l’OCDE mais supérieur à celle de tous les pays participants.
Le volet comportemental est divisé en deux sous-ensembles : le premier s’attache à mesurer la pertinence des décisions prises au sein des foyers en matière de placements et de planification du budget. Et là, cocorico, nous sommes les meilleurs, devant les îles Vierges Britanniques et la Finlande.
Le deuxième évalue les attitudes face à l’argent. Sur le podium, la Nouvelle-Zélande, la Norvège et le Canada.
Au classement général (voir l’image dans le tweet ci-dessus), la France est sur la plus haute marche du podium, suivie de la Finlande et de la Norvège.
L’étude complète (en anglais) est téléchargeable ici.
Gestion d’actifs vs Conseil Patrimonial
Ben Carlson est un bloggeur étatsunien que j’aime beaucoup (suivez-le ici sur Twitter).
La gestion d'actifs et le conseil patrimonial, ce n'est pas la même chose : https://t.co/Mhok2UMamY par @awealthofcs pic.twitter.com/L8WpSmmkG3
— AlphaBetaBlog (@AlphaBetaBlogFR) October 14, 2016
Dans un récent post, il assène son message favori : quelle époque formidable pour les investisseurs. En effet, les frais baissent, des stratégies jusque là réservées aux investisseurs institutionnels sont maintenant accessibles aux particuliers, il existe de multiples outils et sources d’information de qualité.
Malheureusement, le secteur du conseil patrimonial n’a pas suivi. Ce que le secteur appelle conseil est avant tout de la vente de produits. Et pourtant, Carlson pense que la qualité du conseil sera un élément de différenciation essentiel dans le futur.
Selon lui en effet, avec les progrès technologiques, il est de plus en plus facile de construire un portefeuille. Mais ce dont les investisseurs auront toujours besoin, c’est de conseils sur l’adéquation de leur portefeuille avec leurs objectifs patrimoniaux globaux.
Et Carlson dresse une liste des différences entre la gestion d’actifs et le conseil patrimonial, dont j’extrais les deux que je préfère.
La gestion d’actifs, c’est gérer des investissements.
Le conseil patrimonial, c’est gérer des investisseurs.
La gestion d’actifs, c’est mesurer la performance d’un portefeuille en la comparant à celle d’un indice de référence.
Le conseil patrimonial, c’est mesurer la performance d’un portefeuille par rapport à son vrai benchmark, les objectifs de l’investisseur.
Lisez le reste, ça en vaut la peine.