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Ma Semaine Twitter 2 de 2023

En lisant mon quotidien préféré, Le Monde, j’ai récemment failli m’étrangler.

Dans le supplément Argent et Placements consacré à l’épargne-retraite, la journaliste cherchait à répondre à cette question : Mettre du « private equity » dans son PER : une bonne idée ?

Apparemment, oui. 

Le non-coté est, par essence, non volatile [sic], car totalement décorrélé de l’évolution erratique des marchés financiers.

Aïe. Encore une victime de la propagande des vendeurs de fonds de private equity.

Le non-coté est, par essence, aussi volatil que les marchés financiers, mais il a le droit de ne pas faire apparaître sa volatilité en calculant et ne publiant que peu fréquemment des valeurs estimées.

Continuons :

De nombreux fonds annoncent, au moment de la souscription, des rendements de l’ordre de 10 % par an, sachant que par le passé, ces performances ont souvent respecté cette promesse. 

« Dans le passé, ces performances ont souvent respecté cette promesse. » 

  1. Il ne s’agit en aucune façon de « promesses ».
  2. Une minorité de fonds a effectivement délivré de telles performances dans le passé. Ces fonds et ceux qui leur ont succédé sont inaccessibles au commun des investisseurs et ne seront pas référencés dans votre PER ou votre contrat d’assurance vie.

Pas de chance, c’est au moment où les institutionnels français annoncent une réduction de leurs investissements en actifs illiquides que les réseaux de distribution à destination des investisseurs privés commencent à les promouvoir comme la solution d’avenir, en utilisant des arguments mensongers.

L’un des deux groupes a tort. Lequel ?

Ah, le non-coté, tellement moins volatil que les erratiques marchés d’actions.

J’ai lu la semaine dernière un prodigieux roman de Christophe Donner, La France goy1. Donner raconte la frange très antisémite de la France de la IIIè République, entre le début des années 1880 et 1914.

Il ressuscite les personnages d’Edouard Drumont, de Léon Daudet (fils d’Alphonse, polémiste fort cultivé et antisémite forcené), de Charles Maurras, ainsi que celui d’Henri Gosset, l’arrière grand-père de Donner.

On croise dans La France goy des anarchistes et les voyous de la bande à Bonnot et on redécouvre le scandale du Canal du Panama et des députés chéquards.

J’ai également écouté 2 séries remarquables de la non moins remarquable émission LSD sur France Culture.

Une passionnante plongée en 8 épisodes de 30 minutes dans la guerre froide, La guerre froide dans nos têtes.

Et Comment faire la paix ?, 4 épisodes d’une heure qui tentent de saisir à travers des archives audiovisuelles étonnantes (la toute jeune princesse Elizabeth s’adressant en 1940 aux enfants anglais, ou le Général de Castries, commandant des forces françaises à Điện Biên Phủ, racontant la chute du bastion français) des moments racontant la construction de la paix.

Sur la guerre froide, on pourra lire Organiser le monde – Une autre histoire de la guerre froide de Sandrine Kott.

Sur la fin de la guerre froide, lisez 1989 : l’année où le monde a basculé de Pierre Grosser.

Alors que la très grotesque saga tellement française de la fixation du taux du livret A se perpétue, les 4 lascars s’en réjouissent d’outre-tombe. 

Un Pascal Campion, avant de prendre la route.

Ciao Gina.

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Bienvenue dans ma semaine Twitter 2 de 2023.

L’empire contre-attaque

Faut-il interdire les rétrocessions dans l’Union européenne ? C’est ce que cherche à déterminer la commission dans le cadre de la définition de sa stratégie pour les investisseurs de détail.

Pour moi, oui, trois fois oui. Parce que le système des rétrocessions réduit la concurrence entre les différents acteurs, aucun n’ayant intérêt à ce que les frais baissent. 

Aucun, sauf les clients, bien entendu.

Pour les rares associations disant représenter les intérêts des consommateurs, oui, il faut interdire les rétrocessions. Parfois, ces associations se regroupent pour avoir plus de poids.

Pour la commissaire européenne aux services financiers, à la stabilité financière et l’union des marchés de capitaux, Mairead McGuinness, oui, il faut interdire les rétrocessions.

La raison ? Une telle interdiction pourrait faire baisser les frais encourus par les investisseurs de plus d’un tiers.

En France, tous les professionnels sont bien entendu contre l’interdiction des rétrocessions : les associations de conseillers en investissement financier (CIF), les sociétés de gestion, les banques, les assureurs. Et même l’AMF.

Commençons pas les associations de CIF : pas une ne permet sur le moteur de recherche de son site d’entrer comme critère la notion pourtant essentielle de « CIF indépendant » ou « CIF non indépendant ».

Certes, 94% des CIF sont non indépendants, mais ne même pas permettre de pouvoir rechercher les 6% de CIF indépendants montre que les associations ont choisi leur camp.

Même impossibilité de rechercher des CIF indépendants ou non indépendants sur le site de l’ORIAS, dont le moteur de recherche est par ailleurs d’une indigence pathétique.

L’AFG (Association française de gestion) est également contre l’interdiction des rétrocessions. Je me suis toujours demandé par quelle opération du saint esprit les sociétés de gestion avaient une légitimité pour déterminer, via la fixation des frais de gestion des parts distribuées par des intermédiaires, la rémunération de ces derniers.

La FBF (Fédération bancaire française) est également contre l’interdiction des rétrocessions.

Tous ces lobbys avaient commandité à KPMG une étude, parue en novembre 2021, comparant le coût pour les investisseurs d’un modèle fondé sur les rétrocessions et d’un modèle fondé sur des honoraires.

Devinez quoi ? Comme dans L’école des fans de feu Jacques Martin, tout le monde a gagné : 

Il ressort notamment de l’étude de KPMG que les deux modèles présentent des niveaux de coûts similaires pour les investisseurs de détail.

Mais attention (italique ajouté par mes soins pour mettre en valeur les arguments les plus jésuitiques), 

[S]eul le modèle avec rétrocessions de commissions permet à tous les clients, y compris les moins fortunés, de bénéficier de prestations de conseil en investissement à un coût raisonnable, tout en ayant accès à un catalogue large et varié d’instruments financiers, y compris des produits émanant de producteurs tiers.

Au nom de la démocratisation du « conseil » financier (qui n’en est pas quand le « conseiller » est rémunéré par le fournisseur de produits plutôt que par son client), il faut absolument continuer de permettre les rétrocessions.

Pour ne pas désespérer Billancourt ?

Autre lobby, celui des assureurs, qui agite également le spectre de l' »advice gap » pour s’opposer à l’interdiction des rétrocessions.

L’advice gap, c’est le risque que les clients les moins fortunés ne puissent plus accéder au conseil si les rétrocessions étaient interdites.

A la fin des années 1950, le complexe militaro-industriel états-unien inventa le « missile gap », un retard présumé des Etats-Unis par rapport à l’URSS, pour obtenir du gouvernement fédéral des moyens supplémentaires. Il eut évidemment gain de cause, qui aurait pu tolérer la persistance de ce « missile gap » ?

Aujourd’hui, le complexe bancaire et assurantiel invente l’advice gap pour maintenir le statu quo, les frais élevés et l’absence de concurrence.

En lisant l’article de Bertrand de Meyer dans L’Agefi, j’ai appris que le ruissellement direct fonctionnait en assurance vie : les riches subventionneraient les moins riches grâce aux magiques rétrocessions, permettant le « conseil » pour (presque) tous.

C’est en tout cas ce que prétend le Groupe de réflexion des courtiers en assurances français dans un avis envoyé le 18 mai 2021 à la Commission européenne.

Seule la commission peut permettre au plus grand nombre d’avoir un accès au conseil personnalisé, à l’accompagnement et à l’assistance d’un courtier en assurances puisque son coût est mutualisé et son prix par conséquent plus faible que s’il était individualisé via des honoraires.

Heureusement que les riches ne sont pas au courant !

Il ne manquait plus que le régulateur pour que l’union sacrée soit complète.

L’air de rien, au détour d’une petite phrase prononcée par Anne-Marie Barbat-Layani, dans ses voeux à la presse, l’AMF se montre solidaire des différents lobbys.

Que dit Madame Barbat-Layani ?

[L]es idées simples en apparence, comme l’interdiction pure et simple des commissions, ne sont pas forcément les plus efficaces.

Pour l’argumentation, il faudra repasser.

Mais attention, hein, 

les frais doivent être raisonnables, transparents, et justifiés.

Ben oui.

J’avais rappelé ici le processus de nomination de Mme Barbat-Layani à la tête de l’AMF. Quelques parlementaires et des observateurs avertis du secteur s’étaient posés la question de l’indépendance d’une personne ayant été de janvier 2014 à décembre 2019 à la direction générale de la Fédération bancaire française et de l’Association française des banques.

J’avais écrit (naïvement ?) ceci :

Au risque de me répéter, je vois dans le parcours professionnel de MABL tous les éléments pour lui permettre d’être une bonne présidente de l’AMF. Je ne vois pas en quoi ses passages dans le privé l’empêcheraient d’exercer ses fonctions de manière indépendante.

Pendant ce temps, les plans de versements programmés sans frais en ETF et en actions mis en place par 2 courtiers allemands connaissent un succès grandissant. Notamment et avant tout en Allemagne.

Scalable Capital revendique plus d’un million de plans2.

Les frais raisonnables, transparents et justifiés, on les trouve plus chez Scalable Capital que chez les acteurs installés de l’écosystème français.

Is Kevin the new Cathie?

Il me semble qu’une époque est en train de prendre fin : celle de ce que j’ai appelé la Finance -2.0, symbolisée par les crypto-actifs, les meme stocks et les SPAC.

James Surowiecki parle très bien de l’illusion collective des meme stocks dans Fast Company.

Pour lui, l’épisode meme stocks

était juste une poussée de folie collective qui a rendu quelques personnes très riches et de nombreuses personnes bien plus pauvres. Et même si ce serait bien de penser que l’éclatement de cette bulle a au moins appris aux tradeurs à ne pas faire de paris risqués sur de très médiocres sociétés, ce n’est pas le cas. Regardez Bed Bath & Beyond : la société est au bord de la faillite, mais qu’en est-il de l’action ? Les particuliers ont fait un pari insensé en la faisant doubler lors des 3 dernières séances. Il y a des gens qui n’apprennent jamais.

La version institutionnelle de la finance -2.0, c’est Cathie Wood. Elle ne s’est jamais remise de la performance phénoménale de ses ETF à gestion active en 2020, mais elle a encore de nombreux fidèles, qui souscrivent à ses ETF en dépit de leurs performances calamiteuses.

A côté de ces épiphénomènes spéculatifs qui ont toujours existé, et existeront toujours, se développement les finfluencers, les influenceurs de la finance.

Tenez, Kevin Paffrath, YouTubeur à succès dont j’avais déjà parlé ici. Kevin, 30 ans, a 1,85 million d’abonnés à sa chaîne, Meet Kevin, sur laquelle il dispense ses opinions sur l’immobilier et les marchés actions.

Il faut dire que, parti de pas grand chose — 1800 $ de revenu annuel —, Kevin est devenu millionnaire.

Si si.

Kevin a donc toute légitimité pour devenir gérant actif, en se dispensant des inconvénients de devoir créer une société de gestion. C’est ainsi qu’a été lancé le 29 novembre 2022 « son » ETF à gestion active, Meet Kevin Pricing Power ETF (ticker PP), avec 500,000 $ d’encours initiaux, géré par une société de gestion et conseillé par Kevin.

Le pitch ? Investir dans des sociétés cotées innovantes avec du pricing power, soigneusement sélectionnées par Kevin.

Kevin fait tout lui-même : il utilise un outil propriétaire de sélection pour filtrer un univers de sociétés cotées aux Etats-Unis de capitalisation supérieure à 100 millions de $ ; puis, en utilisant sa propre recherche interne, il identifie les plus innovantes disposant d’un pricing power. Kevin lit les rapports financiers, les articles et la production des réseaux sociaux (son processus de sélection est décrit ici).

Les encours de PP s’élevaient à 13,76 millions de $ au 13 janvier dernier, en dépit d’une baisse initiale.

Le plus beau, c’est que les frais de gestion de PP sont plus élevés que ceux des ETF gérés par Cathie Wood : 0,77% pour l’ETF de Kevin contre 0,75% pour les ETF de Cathie.

Pourquoi s’embêter à étudier la finance et à passer des certifications quand on peut être finfluencer ?

Des nouvelles des « livrets » Coinhouse

Coinhouse est un des PSAN (prestataires de services sur actifs numériques) enregistrés auprès de l’AMF. C’est une fintech qui n’a jamais déposé ses comptes.

Je m’en étais étonné sur Twitter et avais reçu cette réponse stupéfiante du directeur général de Coinhouse, Nicolas Louvet.

Je lui avais répondu ceci, et nos relations avaient pris fin.

Je m’inquiétais de l’absence de comptes accessibles car Coinhouse avait lancé d’inénarrables « livrets » servant des taux d’intérêt alors plus élevés que ceux des livrets réglementés, sans être trop délirants : 5 ou 6% annualisés selon les périodes, mais sans garantie du capital et révisables au bout de 13 semaines.

Il me semblait utile, pour se faire une idée de la capacité de Coinhouse à faire face à ses engagements, d’accéder à son bilan et à son compte de résultats.

Je me demandais par ailleurs comment Coinhouse pouvait servir un taux élevé. Je n’avais pas été déçu :

En plus, Coinhouse avait inventé un vrai-faux indicateur rendement risque synthétique (le SRRI allant de 1 à 7 que l’on trouve dans les prospectus et les DICI des OPCVM, alors que ce livret n’était évidemment pas un OPCVM) : le vrai-faux score de risque était de 3 sur 7.

Pas de chance pour les détenteurs de « livrets », Coinhouse plaçait une bonne partie de leurs actifs chez Genesis, société affectée par la débâcle de FTX en novembre 2022.

Résultat : gel des retraits sur les « livrets » le 17 novembre.

Puis silence radio.

La semaine dernière, je jérémiais sur l’absence de couverture de l’affaire des « livrets » Coinhouse dans les médias français.

Heureusement, un lecteur bien plus vigilant que moi m’a signalé un article fort intéressant de Rémy Demichelis paru sur le site Investir le 28 décembre 2022.

On y apprenait que les clients des « livrets » Coinhouse (italique ajouté par mes soins)

devraient prochainement récupérer tout ou partie de leur placement s’ils acceptent une procédure à l’amiable. Coinhouse s’engage à leur reverser leur investissement dans la limite d’une valeur d’environ 6.200 € en cryptomonnaie par livret. Selon un document envoyé pendant les vacances et que nous avons consulté, ils doivent cependant renoncer à toute poursuite ultérieure et garder le silence sur l’affaire pendant 10 ans. Ils ont jusqu’à aujourd’hui, mercredi 28 décembre, pour signer l’accord.

Nicolas Louvet avait réagi après la parution de l’article pour apporter les précisions suivantes :

Il affirme que « entre 90 % et 95 % (des personnes concernées) se sont vu proposer un remboursement avec intérêts » et qu’il s’agit d’un « geste exceptionnel, un geste commercial » de la part de l’entreprise. Le niveau de couverture est de 6.000€ en cryptomonnaies avec une quote-part pour les sommes supplémentaires.

Louis Tellier de L’Agefi s’était à son tour intéressé à cette transaction.

Il indique que Coinhouse affirme avoir ouvert 2.560 livrets crypto, mais ne mentionne pas les montants concernés.

Selon Tellier, 

[e]n dessous de l’équivalent de 6.000 dollars investis au 17 novembre, les investisseurs avaient la possibilité de récupérer la totalité de leur mise avec les intérêts. Au-dessus de ce montant, ils pouvaient récupérer directement un pourcentage variable en fonction des sommes déposées, le reste étant conditionné au déblocage des fonds actuellement bloqués chez les contreparties comme Genesis. Les utilisateurs de Coinhouse avaient entre le 22 et le 30 décembre pour se décider et faire connaître leurs choix.

Nicolas Louvet a affirmé au journaliste que seuls 2% des détenteurs de livrets n’avaient pas signé l’accord transactionnel.

J’ai adoré l’explication concoctée par Coinhouse pour expliquer son geste commercial : impensable de ne pas accompagner des clients convaincus comme les nôtres dans ce moment difficile pour l’écosystème.

Heureusement pour ces « convaincus », Coinhouse avait levé 40 millions d’euros auprès de fonds de capital-investissement en juin 2022 : ODDO BHF, True Global Ventures, Tioga Capital, XAnge Siparex Innovation, Raise Ventures, CF Partners, ConsenSys, Expon Capital et plusieurs grandes familles et chefs d’entreprises français (source).

J’attends avec impatience de savoir ce que l’AMF a pensé du vrai-faux SRRI utilisé pour promouvoir ces « livrets ».

Un point sur les fonds-miroirs

Avertissement : l’Association Collectif Porteurs H2O m’a proposé de l’assister dans le cadre d’une mission rémunérée (détails ici). A vous de déterminer si cette mission influe sur ma couverture de l’affaire H2O AM sur ce blog.

Fin août 2020, H2O AM était contraint d’annoncer la suspension des transactions sur 7 de ses fonds de droit français contaminés par les titres Tennor illiquides.

Ces titres furent logés dans de nouveaux fonds de cantonnement, dits « side-pockets », sans qu’il soit possible aux détenteurs de parts de les vendre (ni, bien entendu, d’y souscrire).

Les actifs sains furent logés dans de nouveaux fonds, dits « fonds miroirs », à liquidité et à valorisation quotidiennes, à partir du 10 octobre 2020.

La plupart des assureurs vie décidèrent de ne pas autoriser les versements sur les fonds miroirs. 

Voici l’évolution de la collecte nette des 7 fonds-miroirs entre le 10 octobre 2020 et le 12 janvier 2022. J’ai également mentionné l’évolution du nombre de parts.

Commençons par l’évolution pour les quatre fonds les plus importants en encours de départ. Pour les trois premiers, les sorties des parts I ont été beaucoup plus importantes en pourcentage que celles des parts tous investisseurs (R et SR).

On ne note en revanche pas de différences de comportement entre les parts R et SR.

Je rappelle que les scélérates parts SR avaient été créées après les parts R, avec des frais de gestion beaucoup plus élevés, et que la souscription aux parts R avait été de facto rendue impossible.

Voici l'évolution pour les trois fonds les plus offensifs de la gamme.

A ma grande surprise, depuis la publication de la décision de la commission des sanctions de l'AMF — qui n'avait jamais prononcé des sanctions aussi sévères —, il n'y a pas eu d'augmentation des demandes de rachats : ni sur les parts R et SR, ni sur les parts I.

Des nouvelles du #H2Ogate

Avertissement : l'Association Collectif Porteurs H2O m'a proposé de l'assister dans le cadre d'une mission rémunérée (détails ici). A vous de déterminer si cette mission influe sur ma couverture de l'affaire H2O AM sur ce blog.

Depuis le coup de grisou lié à la brutale chute du rouble russe, les fonds affectés ont remonté une partie de la pente. Pas toute la pente : Moderato et Multiequities sont encore dans le rouge.

Et si l’on regarde l’évolution depuis le plus haut atteint avant la scission des fonds en deux (la partie saine logée dans un nouveau fonds avec « FCP » à la fin du nom et la partie contaminée par le bacille illiquidita pestis windhorstis  🦠 dans le side pocket), la baisse est encore très, très loin d’avoir été effacée, comme on peut le voir plus bas.

Depuis la scission des 7 fonds sinistrés de H2O AM, il est très difficile de reconstituer la performance des « vieux » fonds d’avant la scission.

Je me livre à l’exercice en calculant une valeur liquidative reconstituée, égale à la somme de la valeur liquidative des « nouveaux » fonds liquides (FCP à la fin du nom) et de la valeur liquidative mensuelle estimative des side-pockets.

Cette valeur liquidative reconstituée est une fiction, car aucune transaction n’est possible sur les side-pockets.

Mais elle permet de voir où en sont les porteurs de parts. Notamment par rapport au plus-haut historique atteint par les « vieux » fonds avant qu’ils ne heurtent des icebergs et fassent naufrage en février et mars 2020.

Autre limite de l’exercice : rien ne dit que les porteurs de parts récupèreront l’équivalent de la dernière valeur liquidative estimative des side-pockets. On ne le saura que quand toutes les participations illiquides auront été revendues au seul acheteur, Tennor, la holding de Lars Windhorst.

Ou plus exactement au fur et à mesure du remboursement par Tennor de la « first super senior secured note » (FSSSN) émise par Tennor, portant intérêt au taux annuel de 4,5% et prévoyant la possibilité de remboursements intermédiaires. Je rappelle (j’en avais parlé ici) que le remboursement total était initialement prévu début 2022. Les créanciers de Tennor, pour éviter la mise en liquidation de la société imposée par un tribunal néerlandais, ont consenti un délai supplémentaire de 6 mois (soit un remboursement début juillet 2022).

Je rappelle aussi que, comme de bien entendu, il n'y a eu aucun remboursement en juillet 2022 de la part de Tennor. H2O AM a annoncé le dans des termes obscurs ce qui pourrait être un remboursement partiel de 250 millions d'euros de la part de Tennor, qui sera redistribué aux porteurs de parts des side-pockets. J'en ai parlé ici.

Voilà où on en est au 12 janvier 2023 (date de la VL des fonds liquides dont le nom se termine par « FCP », la dernière valeur liquidative mensuelle estimative des side-pockets étant en date du 30 décembre 2022).

En matière de décollecte, voilà où on en est.

La décision finale (je rappelle que H2O AM a annoncé son intention de déposer un recours devant le Conseil d'Etat) a été mise en ligne par l'AMF le 4 janvier dernier, 

En matière de performance, voilà où on en est.

Les produits dont il a été question dans ma semaine Twitter 2 peuvent être achetés en priorité chez votre libraire (pour les livres).

Sinon, si vous n’avez vraiment pas accès à un libraire, ou pour les livres en anglais, parfois plus difficiles à se procurer en librairie en France, vous pouvez cliquer sur les liens ci-dessous (informations sur le programme d’affiliation Amazon ici).

Vous pouvez suivre le compte Twitter d’Alpha Beta Blog ici et mon compte en anglais .

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Je ne suis pas habilité à donner des conseils sur les produits de placement : ne me sollicitez pas pour cela car je ne vous répondrai pas.

Si vous avez des questions, consultez un conseiller en investissement financier. Un conseiller en investissement financier, c’est quelqu’un que vous payez pour qu’il.elle vous donne des conseils. Dans le jargon de MIF 2, seul le conseiller exclusivement payé par ses clients peut se déclarer indépendant.

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C’était ma semaine Twitter 2 de 2023. Sayōnara. さようなら.

Illustration : Star Wars, Episode 5, L'Empire contre-attaque, réalisé par Irvin Keshner

  1. Ce titre fait écho à La France juive, le best-seller antisémite d’Edouard Drumont paru en 1886.
  2. J’avais initialement écrit que Scalable Capital ne percevait pas de paiements pour flux d’ordres, un lecteur vigilant m’a rappelé la réalité dans le forum.

6 réponses sur « Ma Semaine Twitter 2 de 2023 »

Bonjour,
Si je n’interprète pas mal vos propos, Scalable Capital ne toucherait pas de paiement pour flux d’ordres ? Il me semblait que c’était une de ses premières sources de revenus. Et que de plus le courtier en question était en première ligne pour combattre la commission Européenne dans sa volonté d’interdire les paiements pour flux d’ordres.

Bonjour,

Sauf erreur de ma part — toujours possible — c’est l’autre courtier allemand, Trade Republic, qui perçoit des PFOF et combat l’interdiction de leur perception en Europe, avec le soutien actif du gouvernement allemand. Ce dernier s’oppose également à l’interdiction des rétrocessions.

Je ne retrouve pas l’information présentée de manière officielle. Mais j’avais fait des recherches dans la passé pour voir si le modèle économique de Scalable Capital différait de celui de Trade Republic. Et ce n’était pas le cas.
Le courtier incite le client à passer par la place de négociation Gettex plutôt que Xetra. Dans ce cas, il touche un rétrocession d’une partie du spread payé par le client. Il touche également une rétrocession d’une partie des frais annuels de gestion des ETF ou autres fonds proposés

Vous avez raison, je ne sais pas comment j’ai réussi à m’auto-persuader que Scalable Capital avait des pratiques différentes de celles de Trade Republic : https://de.scalable.capital/en/newsroom/en-scalable-retail-exchanges. J’avais moi aussi analysé le modèle de Scalable Capital l’an dernier et je n’en disais pas du bien tant les termes employés par le courtier étaient délibérément flous pour ne pas dire explicitement qu’il percevait des paiements pour flux d’ordres : https://alphabetablog.com/semaine-twitter-11-2022. Je rectifie, merci de votre vigilance.

Bonjour,

Je lis votre blog depuis quelques semaines, je le trouve très bien, bravo.
Pour Coinhouse et son super livret, quel intérêt d’être certifié PSAN par l’AMF si Coinhouse peut se permettre de prendre la liberté d’inventer un SRRI bidon ?
Est-ce un vide dans le cahier des charges pour devenir PSAN, exploité à de simples fins commerciales ?
Merci.

Bonjour et merci pour vos encouragements ! Coinhouse est plus exactement enregistré auprès de l’AMF, comme tous les autres PSAN. Pour cela, la société doit montrer, entre autres, qu’elle est outillée pour respecter les obligations liées à la connnaissance de ses clients et à la lutte contre le blanchiment d’argent et le financement du terrorisme. Je ne sais pas si l’AMF valide la communication commerciale des PSAN enregistrés, comme elle valide par exemple la communication des sociétés de gestion. Si c’est le cas et que l’AMF a approuvé ce vrai-faux SRRI, c’est fort ennnuyeux. Si ça n’est pas le cas, l’AMF pourrait sanctionner Coinhouse pour ce vrai-faux SRRI.

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