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Ma Semaine Twitter 47 de 2023

« Ce quinquennat sera écologique ou ne sera pas. »

Ayant cessé il y a des années de croire aux grandiloquentes promesses de campagne, je ne suis donc malheureusement pas surpris que ce quinquennat ne soit pas beaucoup plus écologique que les précédents.

Mais j’ai quand même l’impression que le mur du çon — rubrique phare dans Le Canard Enchaîné — a été franchi avec la polémique sur les 4 spots publicitaires de l’ADEME, dont je rappelle qu’il s’agit de l’agence de la transition écologique.

Elle décrit ainsi sa mission (source) :

Nous avons pour vocation d’accélérer le passage vers une société plus sobre et solidaire, créatrice d’emplois, plus humaine et harmonieuse.

C’est clair, non ?

Nos missions, notre organisation et notre fonctionnement sont fixés par le Code de l’environnement.

C’est toujours clair, non ?

A l’approche des fêtes de fin d’année et juste avant cette grande fête traditionnelle multiséculaire qu’est le « Black Friday », l’ADEME a lancé une campagne de communication, en lien avec sa mission : « Epargnons nos ressources ».

Normal, non ?

4 spots mettent en scène un « dévendeur ». A savoir quelqu’un qui déconseille à des consommateurs d’acheter du neuf en leur livrant d’autres pistes.

On est toujours en lien avec la mission, non ?

Mais voilà, cette mission entre en collision avec les intérêts des commerçants, représentés par l’Alliance du commerce.

Les acteurs du commerce et de la mode mettent en demeure l’ADEME de retirer sa campagne de communication (source).

Diantre, une mise en demeure, c’est donc si grave qu’une agence gouvernementale fasse son boulot ?

L’objet du courroux du lobby ? Le spot sur le dévendeur de polo.

Le voici donc.

Vilain spot (italique ajoutée par mes soins) !

L’une des vidéos consacrée à la mode met en scène dans un magasin un « dévendeur » de polo qui renvoie son client en l’incitant à ne rien acheter, sans lui offrir aucune autre alternative durable.

Si le développement de l’économie circulaire constitue une voie certaine de réduction de l’empreinte environnementale de la mode, ce n’est certainement ni les commerces ni les consommateurs qui doivent être mis à l’index. Pourtant, dans cette vidéo, ce sont bien les enseignes qui sont stigmatisées, les commerces de proximité et les réseaux de vente.

Ce n’est pas tant les réactions du lobby du commerce qui sont surprenantes dans cette affaire que la veulerie1 généralisée au sein d’un gouvernement qui est aussi la plus belle machine à greenwashing du pays.

Bruno Le Maire juge la campagne « maladroite ».  Dans le même registre (merci au spin doctor d’avoir fourni des éléments de langage), Christophe Béchu confesse une « maladresse » : ne pas avoir visé plutôt les plateformes d’achat en ligne.

Heureusement, le ministre de la transition écologique aux bras croisés (voir ci-dessous), ayant validé la campagne, l’assume et ne la fera pas retirer.

Ah, j’allais oublier : cette campagne a été « éco-conçue » en collaboration avec Havas Paris (source).

J’ai lancé début novembre un Substack à destination des investisseurs privés, L’Odyssée des Placements. Mon objectif ? Contribuer à améliorer la littératie financière des abonné.e.s.

Le lancement est parrainé par Indexa Capital, qui commercialise en France le contrat d’assurance vie en gestion sous mandat le moins cher (j’en avais parlé ici) : Indexa Vie Spirica. Vous pourrez bénéficier sous conditions d’une remise pendant un an sur les frais d’assurance et de mandat en suivant ce lien.

J’ai couru ce week-end mon troisième marathon de La Rochelle. Le parcours est superbe, l’ambiance extraordinaire, il a fait un temps idéal et surtout je n’ai pas eu de crampes.

Temps : 3:51:46. Il se confirme que je ne progresserai sans doute plus sur cette distance. Tant pis, c’est comme ça. On ne devrait pas vieillir.

Je reviendrai quand même l’année prochaine, avec une année de plus au compteur. Tant que je peux…

Je poursuis ma découverte des auteurs de polars italiens. J’ai déjà parlé du grand et célèbre Andrea Camilleri (1925-2019) et son commissaire Montalbano et de Valerio Varesi et son commissaire Soneri (c’était ici).

Depuis, j’ai enfin découvert Giorgi Scerbanenco (1911-1969), le père du polar italien, et son héros Duca Lamberti. Lisez Vénus privée, ou encore Tous des traîtres. Toujours au registre des découvertes, j’ai lu le week-end dernier Le chant des innocents de Piergiorgio Pulixi.

C’est la première enquête du commissaire Vito Strega, géant à physique de bûcheron, polydiplômé, ancien des forces spéciales, amateur de livres, séparé depuis peu d’une femme qu’il aime encore.

Il vit dans une garconnière sous les toits avec une chatte, Sofia, très affectueuse et très jalouse. Sa collègue, Teresa Brusca, est mariée et amoureuse de lui. 

Il a tué accidentellement (ou pas) un de ses collègues. L’enquête l’a blanchi mais il est suspendu le temps qu’une psychologue le juge apte ou inapte au service. 

Pendant ce temps, des adolescents tuent de manière abominable et Teresa Brusca, en charge de l’enquête, demande à Strega de l’aider.

Je sens que je vais beaucoup aimer Pulixi.

Je continue mon parcours dans ce que Simonetta Greggio appelle son « autobiographie de l’Italie ». J’avais parlé ici de La Dolce Vita 1959-1979, que j’avais beaucoup aimé.

J’ai lu la semaine dernière Bellissima, où il est question d’un père aimé et aimant qui se transforme au fil du temps en monstre pour sa fille. C’est bouleversant.

Heureusement qu’Etienne Dorsay lit Valeurs Actuelles, ça m’évite d’avoir à le faire.

Mon nouveau chouchou (pas le ministre, le compte Twitter).

Vous trouvez déjà ce billet trop long ? J’ai fait la synthèse de ce qui suit dans une vidéo de 2 minutes 30. 

Vous pouvez vous abonner à la chaîne YouTube d’Alpha Beta Blog ici.

Bienvenue dans ma semaine Twitter 47 de 2023.

Gamification

La « gamification » (de « game »), c’est l’utilisation de techniques utilisées par les concepteurs de jeux vidéo dans d’autres environnements, pour rendre l’expérience plus plaisante.

Certains acteurs récents du secteur des services financiers sont friands de gamification, car ils ciblent des populations relativement jeunes habituées à de telles techniques.

Lancé en 2013 aux Etats-Unis, Robinhood est un courtier en ligne qui félicitait via des lâchers de confettis à l’écran les clients à chaque fois qu’ils franchissaient une étape.

Autre courtier en ligne, eToro. Cette société a popularisé le Copy Trading : les clients ont la possibilité de répliquer automatiquement les transactions d’individus identifiés comme des stars du trading. Sans supplément de frais (source).

Je n’ai pas compris comment était calculée la performance de ces cadors2, mais qui suis-je pour pinailler ? 

L’AMF a commandité une étude sur la gamification et le Copy Trading à Marie-Hélène Broihanne, professeur agrégé des Universités en sciences de gestion (LaRGE, EM Strasbourg, Université de Strasbourg), qui est aussi membre du Conseil scientifique de l’AMF.

Celle-ci a conçu une étude menée au Laboratoire d’Économie Expérimentale de Strasbourg les 25/26 mai et 7/8 juin 2023  sur 366 étudiants pour tester le comportement des jeunes investisseurs face aux risques liés à la gamification et au Copy Trading.

La gamification prend ici la forme d’attribution de récompenses « hédoniques » (confetti, messages d’encouragement, félicitations), de « trophées » virtuels (médaille bronze, argent, or ou platine) récompensant les bonnes performances, en tenant compte du fait, le cas échéant, que ces attributions sont faites au vu et au su des autres participants (stimuli « sociaux ») ou pas (privés). L’expérience, constituée de 16 périodes d’investissement, teste aussi le copy trading, par lequel les participants répliquent automatiquement pendant 4 périodes les décisions d’investissement du compte ayant eu la meilleure performance sur les 4 dernières périodes.

Les enseignements de cette expérience ?

  • C’est l’attribution de trophées qui influe sur la prise de risque, pas celle de stimuli hédoniques. On avait beaucoup critiqué Robinhood pour les confettis, il semble qu’ils n’aient aucun impact.
  • Les trophées sociaux n’engendrent pas plus de prise de risque que les trophées privés.
  • Les trophées jouent un rôle symétrique dans la prise de risque : à la hausse (trophées valorisant la prise de risque) comme à la baisse (trophées valorisant l’épargne sans risque).
  • Le copy trading accroît la prise de risque de tous les participants, y compris ceux qui ne l’utilisent pas (20% des participants ont choisi le copy trading).
  • Les femmes montrent une moindre réceptivité aux éléments de « gamification », mais une tendance plus forte au mimétisme : elles ont plus recours au copy trading que les hommes.

Que tirer de ces enseignements ? Pour Anne-Marie Barbat-Layani, la présidente de l’AMF,

l’investissement n’est pas un jeu et la « gamification » ne doit pas faire oublier les risques. L’AMF y est très attentive.

Ouf, l’AMF est attentive. Et vigilante en prime j’espère.

Quant à certains acteurs de la finance en ligne, ils ont parfaitement conscience du fonctionnement du cerveau des investisseurs et les moins scrupuleux d’entre eux savent comment utiliser les failles pour en profiter.

Qui aurait pu prédire l’affaire Binance ?

Patrick McKenzie écrit un blog prodigieusement intéressant sur les marchés financiers : Bits about money.

A l’origine, il écrivait surtout sur les infrastructures de paiement (il a travaillé chez Stripe), aujourd’hui, il ratisse plus large et c’est remarquable.

Il est revenu récemment sur l’affaire Binance, qui est le désastre judiciaire le plus prévisible du monde des cryptos, tellement les signaux étaient au rouge vif depuis longtemps.

McKenzie a un terme pour qualifier la stratégie historiquement utilisée par les pionniers de la crypto : « La stratégie de conformité du méchant dans James Bond »3.

Dans [cette stratégie], vos activités sont soigneusement domiciliées Très Loin d’Ici. Mais attention, vous n’êtes pas comme la finance offshore traditionnelle, avec une adresse donnée dans un pays donné, dont il se trouve qu’il est sur la liste des juridictions à haut risque. Vous n’êtes nulle part parce que vous voulez être partout. Vous mentez en tant que de besoin à tout interlocuteur — gouvernement, banque, peut importe — pour accéder aux réseaux bancaires et aux contreparties désirables dans les pays riches ayant des gouvernements fonctionnels. Vous cessez de mentir ou mentez différemment quelques années plus tard, quand on vous a pris en flagrant délit de mensonge.

Personne n’est dupe :

Bien entendu, vos utilisateurs et vos contreparties savent en permanence que vous mentez. Vous vous en êtes vanté sur votre site et l’avez expliqué à des fans en extase dans des conférences. Vous avez créé des manuels pour permettre à vos experts en informatique d’apprendre à vos utilisateurs comment utiliser un VPN pour échapper aux restrictions liées au lieu de résidence. Les plus fûtées de vos contreparties, qui ont des juristes compétents et veulent continuer à gagner de l’argent dans des juridictions désirables commencent à décrire votre comportement comme un « secret de polichinelle » dans le milieu.

Tout le monde pouvait savoir, notamment parce que les journalistes de Reuters ont fait depuis des mois un travail d’enquête remarquable sur Binance.

Voici un florilège de mes tweets au sujet de ce désastre annoncé.

 

Sans surprise, Binance et CZ ont été rattrapés par la patrouille de la justice étatsunienne (Department of Justice), qui se moque complètement de savoir où est domiciliée la société : dès lors qu’elle touche à un dollar, elle est prise au piège.

Binance et Zhao ont plaidé coupable d’avoir mis en place une conspiration criminelle de blanchiment d’argent.

Binance Holding Ltd va payer 4,316 milliards de dollars (2,5 milliards de restitution de profits illégaux et 1,8 milliard d’amende).

Chengzeng Zhao va payer une amende de 50 millions de dollars.

Si vous voulez lire les détails de l’affaire, les documents du tribunal de Seattle sont ici.

[U]sing new technology to break the law does not make you a disruptor, it makes you a criminal (source).

Avant sa chute, CZ était une rock star ayant table ouverte dans à peu près tous les médias, à qui il faisait miroiter des promesses qui, comme on le sait, n’engagent que ceux qui les écoutent.

Comme la fable du siège social européen de Binance en France. Tenez, sur BFM TV le 13 avril 2022 :

Paris sera sûrement notre siège régional pour l’Europe.

Toujours CZ, cette fois-ci dans Le Parisien du avril 2022. Plus de conditionnel : Paris sera le siège européen de Binance.

Nous avons déjà 50 salariés français et nous allons recruter et installer notre siège européen à Paris, tout près du quartier de la Bourse.

Parallèlement à la plainte du Department of Justice, il y a aussi celles des deux régulateurs, la SEC et la CFTC.

La plainte de la CFTC est éteinte par la transaction entre Binance et le Department of Justice, mais celle de la SEC est maintenue.

Voici ce que Binance avait osé tweeter après la plainte de la SEC.

Bien entendu, tous les régulateurs des pays dans lesquels Binance avait des activités pas encore interdites vont devoir faire semblant de découvrir que la société est une gigantesque lessiveuse à argent sale et se réveiller.

Cela vaut pour l’AMF et son tellement léger enregistrement PSAN.

Franchement, qui aurait pu prédire que Binance était aussi un paradis pour blanchir l’argent sale ?

Bullshit et Fintech (la suite) – 1

« La suite », parce que j’avais déjà parlé ici du Startup BS. Il ne faudrait pas que ça devienne une rubrique récurrente, ce que la richesse de la matière pourrait hélas justifier.

J’observe avec attention le monde des Fintech. Il est un peu moins flamboyant qu’à une époque, mais j’y trouve toujours des monstruosités en matière de communication.

Pourtant, dans Fintech il y a Fin, pour finance, et certaines de ces Fintech (dans lesquelles il n’y a pas nécessairement  beaucoup de Tech, ou du moins pas de Tech très sophistiquée) semblent avoir oublié (ou n’ont jamais su) qu’elles étaient régulées et ne pouvaient pas dire n’importe quoi.

Elles écrivent et disent pourtant parfois n’importe quoi.

Tenez, un de mes favoris dans l’affirmation erronée : Goodvest. Ce courtier en assurance commercialise un contrat d’assurance vie et un PER.

Comme son nom l’indique, Goodvest veut faire le bien par l’investissement.

Goodvest propose des solutions d’investissement engagées pour l’environnement. Pour que votre épargne travaille pour vous et pour la transition écologique.

Pour le contrat d’assurance vie, la promesse est simple :

Choisissez ce que finance votre assurance-vie
C’est vous qui décidez, et pas votre banquier.

Je répète fréquemment que des unités de compte actions détenues dans un contrat d’assurance vie ne financent à peu près rien : les actions détenues par les fonds sont achetées et vendues à d’autres investisseurs sur le marché secondaire.

Il y a belle lurette que la bourse n’est plus le lieu où les entreprises se financent. Au contraire, la bourse est le lieu où les entreprises rachètent leurs actions. Où elles se définancent, pour rester dans le registre du dévendeur de l’ADEME.

Pas grave, tant que le régulateur ne met pas le holà, faisons comme si votre épargne allait sauver la planète.

Interrogés par Le Parisien dans le cadre d’un dossier sur les placements verts4 paru le 24 novembre dernier dans le supplément Week-End, le fondateur de Goodvest n’hésite pas à faire une promesse intenable, en parlant de la trentaine de fonds « verts » sélectionnés par le courtier pour la gestion sous mandat proposée à ses clients :

Sur le long terme, ces fonds sont appelés à sur-performer parce qu’ils sont investis dans des entreprises qui ont lancé des démarches concrètes de transition.

Eh oui, la verditude, c’est magique : de « démarches concrètes de transition » découle mécaniquement une surperformance.

Cette espèce de promesse qui n’en est pas tout à fait une mais y ressemble quand même beaucoup n’est pas très sérieuse, mais elle est hélas répandue, et pas seulement chez les vendeurs de fonds verts.

Quand le « long terme » se sera écoulé, personne ne viendra de toutes façons demander des comptes à qui que ce soit si la surperformance n’était pas au rendez-vous.

J’espère que le régulateur en demandera à court terme.

Bullshit et Fintech (la suite) – 2

Encore plus fort : j’ai découvert fortuitement l’existence d’Avnear (« la start-up qui démocratise la gestion de fortune grâce à l’IA »).

Quand je lis dans la même phrase « démocratise », « gestion de fortune » et « IA », une zone s’allume dans mon cerveau et je creuse.

Je n’ai pas été déçu (source, italique ajouté par mes soins sur les termes me posant problème)

Avnear a pour ambition de démocratiser les gestions financières sur mesure et performantes, chasses gardées des clients ultra riches, dans un contexte financier où les acteurs de la gestion financière déléguée au grand public ont subi de fortes pertes.

Passons sur la perspective d’avoir accès à des produits qui sont généralement l’apanage des ultra-riches. C’est un stratagème de vente vieux comme le monde, le tout est de ne pas y croire.

Mais il y a une assertion qui ressemble à une promesse : on va faire de la gestion sur mesure et performante. Mais attention, on va vous épargner les pertes de 2022 qu’ont subies « les acteurs de la gestion financière déléguée au grand public ».

Comment ? Grâce « à une IA unique développée en collaboration avec la société suisse Invest Glass. »

Ah, l’IA, bien sûr.

Invest Glass semble avoir développé une plateforme de CRM, notamment à destination des banques privées (source, italique ajouté par mes soins) :

Les banques ont commencé à s’intéresser à la startup et à sa puissante plateforme. Elles ont commencé à réaliser qu’InvestGlass pouvait leur faire gagner du temps et des ressources en automatisant des processus complexes et en garantissant la conformité réglementaire.

De la conformité à la surperformance, il n’y a sans doute qu’un pas, mais je ne sais pas comment le franchir.

Quoi qu’il en soit, selon Avnear (italique ajouté par mes soins),

[c]ette approche par le risque permet de manière automatisée d’éviter aux clients d’investir lorsque les marchés sont chers afin de limiter de lourdes pertes et de maximiser les gains. C’est un véritable acte de gestion.

Eh voilà, le market timing, ça ne marche pas, mais quand c’est une IA qui est aux manettes, ça marche : on limite les lourdes pertes, on maximise les gains.

Vous n’êtes pas convaincu.e ?

Les co-fondateurs d’Avnear s’engagent (bon, c’est une façon de parler, il n’y aura pas d’engagement contractuel de leur part, rassurez-vous) :

Outre de solides partenariats, et un Avisory [sic] Board expérimenté bouclé [sic], notre Business Model est basé sur des revenus annuels récurrents : des frais de gestion annuels raisonnables sont prélevés sur les contrats d’assurance-vie des clients. Ces frais de gestion sont justifiés par la valeur ajoutée d’Avnear qui gère entièrement les contrats ; à cela s’ajoute une performance nette de frais positive et résiliente sur le long terme assurée pour le client.

« Une performance nette de frais positive et résiliente sur le long terme assurée pour le client. » 

« Assurée », je vous dis.

Magique.

La plateforme Avnear est en cours d’immatriculation auprès de l’AMF et de l’ORIAS.

Bon courage.

Des nouvelles du #H2Ogate

Avertissement : j’assiste depuis novembre 2022 l’Association Collectif Porteurs H2O dans le cadre d’une mission rémunérée (détails ici). Cette mission, suspendue depuis avril 2023, est susceptible de redémarrer. A vous de déterminer si elle influe sur ma couverture de l’affaire H2O AM sur ce blog.

Je me suis demandé récemment avec un fin connaisseur du H2Ogate combien H2O AM gérait. J’ai donc compilé les encours à fin octobre des OPCVM ayant encore des VL quotidiennes, ce qui m’a conduit à exclure H2O Fidelio, H2O Barry Active Value5  et H2O Barry Short6, bien qu’ils apparaissent encore dans la liste des fonds sur l’un ou l’autre des sites nationaux de H2O AM.

J’ai également exclu les side-pockets, dont la valeur estimative est de 301 millions d’euros (voir ci-dessous), mais dont je pense qu’ils ne valent plus rien.

J’arrive à 4,1 milliards d’euros, ai-je oublié des fonds ? Si c’est le cas écrivez-moi.

Les valeurs estimatives des side-pockets à fin octobre sont à peu près identiques à celles de fin septembre.

Depuis la scission des 7 fonds sinistrés de H2O AM, il est très difficile de reconstituer la performance des « vieux » fonds d’avant la scission.

Je me livre à l’exercice en calculant une valeur liquidative reconstituée, égale à la somme de la valeur liquidative des « nouveaux » fonds liquides (FCP à la fin du nom) et de la valeur liquidative mensuelle estimative des side-pockets.

Cette valeur liquidative reconstituée est une fiction, car aucune transaction n’est possible sur les side-pockets.

Mais elle permet de voir où en sont les porteurs de parts. Notamment par rapport au plus-haut historique atteint par les « vieux » fonds avant qu’ils ne heurtent des icebergs et fassent naufrage en février et mars 2020.

Autre limite de l’exercice : rien ne dit que les porteurs de parts récupèreront l’équivalent de la dernière valeur liquidative estimative des side-pockets. On ne le saura que quand toutes les participations illiquides auront été revendues au seul acheteur, Tennor, la holding de Lars Windhorst.

Ou plus exactement au fur et à mesure du remboursement par Tennor de la « first super senior secured note » (FSSSN) émise par Tennor, portant intérêt au taux annuel de 4,5% et prévoyant la possibilité de remboursements intermédiaires. Je rappelle (j’en avais parlé ici) que le remboursement total était initialement prévu début 2022. Les créanciers de Tennor, pour éviter la mise en liquidation de la société imposée par un tribunal néerlandais, ont consenti un délai supplémentaire de 6 mois (soit un remboursement début juillet 2022).

Je rappelle aussi que, comme de bien entendu, il n'y a eu aucun remboursement entre juillet et décembre 2022 de la part de Tennor.

Début janvier 2023, H2O AM a laissé entendre dans un communiqué sybillin que Tennor avait procédé fin 2022 à un premier remboursement partiel susceptible de permettre de diminuer le nominal de la FSSSN de 250 millions d'euros.

En fait de 250 millions, ce sont 144 millions qui ont été remboursés d'après mes calculs.

Par ailleurs, un porte-parole de Tennor avait déclaré début janvier au quotidien régional allemand Westfallen-Blatt que la holding de Lars Windhorst avait procédé en 2022 à plusieurs remboursements partiels de la FSSSN, dont un fin 2022 pour solde de tout compte.  

Après avoir cessé pendant des mois de mettre à jour la valeur estimative mensuelle de side-pockets, bloquée à fin février 2023, H2O AM a dû se résoudre le 12 septembre 2023 à la baisser pour les 7 fonds.

Puis de nouveau en octobre pour les valeurs estimatives à fin septembre.

Et pas qu’un peu : on passe d’une valorisation estimée de 945 millions d’euros à fin février à 301 millions d’euros à fin septembre. 644 millions d’euros sont partis en fumée.

Entre la valorisation initiale d’octobre 2020 et celle de fin octobre 2023, compte tenu du remboursement de janvier 2023, la moins-value latente sur les 7 side-pockets est de plus de 1 milliard 196 millions d’euros d’après mes calculs. 

Pour les fonds liquides, voilà où on en est au 23 novembre 2023 (date de la VL des fonds liquides dont le nom se termine par « FCP », la dernière valeur liquidative mensuelle estimative des side-pockets étant en date du 31 octobre 2023). J'ai ajouté à la VL reconstituée le montant de la distribution du 23 janvier 2023.

En matière de décollecte, voilà où on en est.

En matière de performance, voilà où on en est.

Les produits dont il a été question dans ma semaine Twitter 47 peuvent être achetés en priorité chez votre libraire (pour les livres).

Sinon, si vous n’avez vraiment pas accès à un libraire, ou pour les livres en anglais, parfois plus difficiles à se procurer en librairie en France, vous pouvez cliquer sur les liens ci-dessous (informations sur le programme d’affiliation Amazon ici).

Vous pouvez suivre le compte Twitter d’Alpha Beta Blog ici et mon compte en anglais .

N’hésitez pas à réagir dans la rubrique « Laisser un commentaire » à la fin de chaque article. Votre contribution ne sera publiée qu’après validation par mes soins.

Je ne suis pas habilité à donner des conseils sur les produits de placement : ne me sollicitez pas pour cela car je ne vous répondrai pas.

Si vous avez des questions, consultez un conseiller en investissement financier. Un conseiller en investissement financier, c’est quelqu’un que vous payez pour qu’il.elle vous donne des conseils. Dans le jargon de MIF 2, seul le conseiller exclusivement payé par ses clients peut se déclarer indépendant.

Quelqu’un qui est payé par les fournisseurs de produits pour vous vendre lesdits produits, c’est un vendeur, pas un conseiller.

C’était ma semaine Twitter 47 de 2023. Sayōnara. さようなら.

Illustration : Spot publicitaire de l'ADEME produit par Havas.

  1. Le comble de la veulerie ayant été récemment atteint, quand la France, en s’abstenant dans le vote sur l’éventuelle prolongation de l’autorisation du glyphosate dans l’Union européenne, a permis sa prolongation pour 10 ans. Veulerie partagée avec l’Allemagne et l’Italie, qui se sont également abstenus.
  2. TWR, MWR, avant frais, après frais ?
  3. « Bond Villain Compliance Strategy.
  4. « Les placements passent au vert. »
  5. Selon Quantalys, ce fonds a été dissous le 24/07/2023.
  6. Selon Quantalys, ce fonds a été dissous le 13/10/2023.

3 réponses sur « Ma Semaine Twitter 47 de 2023 »

Concernant le statut de PSAN, en privé les cadres de l’AMF avouent avoir commis une erreur, car les épargnants sont rassurés par l’obtention de cette qualification. Pour les fintechs la démarche des autorités de régulation a toujours été de ne pas brider une initiative qui peut se révéler fertile. Laisser faire et juger ensuite les résultats…

Blog remarquable : les performances de l’auteur en course à pied sont énervantes mais le reste est formidable (si on supporte l’écriture inclusive).
Bref, merci.

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