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Ma Semaine Twitter 49 de 2022

Depuis le lancement d’Alpha Beta Blog en 2016, je brame dans le désert contre l’absence totale de concurrence sur les frais des produits de placement encouragée par le système des rétrocessions.

Bien avant le lancement de mon blog, j’ai aussi bramé contre ce scandale français que sont les commissions de mouvement.

J’avais un peu l’impression d’être un Don Quichotte de taille médiocre partant à l’assaut de gigantesques moulins à vent.

Première divine surprise l’an dernier avec la publication d’un rapport de la commission des finances du Sénat, « Payer moins et gagner plus » (j’en avais parlé ici), détaillant tous les maux du système français dans lequel aucun des intervenants professionnels n’a d’intérêt à ce que les frais baissent, pour le plus grand malheur des épargnants maltraités.

Deuxième divine surprise en 2022 avec l’interdiction à terme des scélérates commissions de mouvement par l’AMF, qui s’était enfin réveillée après avoir dormi sur le sujet pendant des années (j’en ai parlé ici).

Troisième divine surprise, toujours en 2022, avec les avertissements du régulateur de l’assurance, l’ACPR, sur les frais de certaines unités de compte (voir ci-dessous).

Dans un marché où il n’y a pas de concurrence, il est rassurant de voir que les législateurs et les régulateurs haussent enfin la voix.

Voici comment Gérard Garouste se présente :

Je suis peintre. Et fou, parfois.

Avant d’aller voir l’exposition consacrée à ce peintre français, « fou, parfois », par le Centre Georges Pompidou à Paris, j’ai voulu mieux le connaître et j’ai donc acheté et lu L’Intranquille, livre qu’il a écrit avec Judith Perrignon.

Paru initialement en 2009 avec le sous-titre « Autoportrait d’un fils, d’un peintre, d’un fou1 L’Intranquille est une plongée fascinante de franchise dans la vie tourmentée du peintre.

Je suis le fils d’un salopard qui m’aimait. Mon père2 était un marchand de meubles qui récupéra les biens des Juifs déportés.

Pour échapper à la violence de son père, Garouste se fait envoyer en pension à l’âge de 10 ans. A l’école du Montcel à Jouy-en-Josas, « une institution chic pour jeunesse dorée et délaissée », où il deviendra l’ami de Jean-Michel Ribes et de Patrick Modiano, qui y furent eux aussi pensionnaires. 

J’ai été viré du Montcel. J’étais alors capitaine, en classe de première.

A 28 ans, Garouste subit sa première crise de délire, qui conduira à de nombreux internements.

Soutenu indéfectiblement pas sa femme Elisabeth durant 10 années de dépression, Garouste deviendra peintre, un grand peintre. Il apprendra l’hébreu, étudiera la Torah, le Talmud, la Kabbale.

Dans la postface à l’édition de 2022 de L’Intranquille, Garouste nous apprend qu’il a fini par se convertir au judaïsme.

Il conclut ainsi :

[…U]n drôle de mot me vient, étrange dans ma bouche, paradoxal dans ce livre : tranquillité. Disons tranquillité du peintre, pas de l’homme. Mais à mon âge3, on est comme l’arbre qu’il faut élaguer pour qu’il reste fort, on va à l’essentiel. En vieillissant, finalement ma vie se simplifie.

Grands moments de radio pendant ma gymnastique du matin la semaine dernière, avec Léon Blum, une vie héroïque, une prodigieuse série de Philippe Collin en 9 épisodes sur France Inter

Léon Blum (1872-1950), c’est bien entendu le Front Populaire de 1936, mais c’est bien plus que cela. Il a eu une vie avant, et une vie après. Et quelles vies.

Collin avait déjà donné une remarquable série consacrée à Philippe Pétain (Le fantôme de Philippe Pétain).

Blum et Pétain (1856-1951) ont été contemporains, Pétain n’aimait pas Blum et avait téléguidé le honteux procès de Riom qui tenta de juger certains dirigeants politiques du Front populaire (Léon Blum, Édouard Daladier, Guy La Chambre et Robert Jacome), ainsi que le général Maurice Gamelin, ancien chef de l’État-Major, accusés d’être responsables de l’effondrement de la France face à l’Allemagne nazie.

Blum et Daladier se défendirent de façon tellement argumentée et convaincante en présence de la presse internationale des pays non belligérants que les Allemands mirent fin au procès.

De Léon Blum, lisez les Mémoires, dans lesquelles on trouve une recension fascinante de ce qui s’est passé dans les sphères dirigeantes en mai/juin 1940, et notamment le vote par l’assemblée nationale rassemblée à Vichy des pleins pouvoirs constituants à Philippe Pétain.

C’était le 10 juillet 1940. 80 parlementaires — dont Léon Blum — ont voté non, 569 parlementaires ont voté oui (la liste est ici).

Sur Blum, lisez la biographie écrite par Pierre Birnbaum, Léon Blum – Un portrait.

Sur le procès de Riom, lisez L’infâmie de Jean-Denis Bredin.

Philippe Collin a écrit un livre tiré de sa série radio, Le fantôme de Philippe Pétain.

Dans les deux séries, on rencontre bien entendu Pierre Laval (1883-1945). Sur ce dernier, on lira Pierre Laval – Un mystère français de Renaud Meltz.

Il paraît qu’il suffit de poster des vidéos de chats pour faire de l’audience. Voici donc une fort jolie photo de chat, via l’excellent compte Twitter de Jean-Philippe de Tonnac.

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Bienvenue dans ma semaine Twitter 49 de 2022.

Dans les égoûts des crypto

Sacré Sam Bankman-Fried : après avoir coulé FTX, il continue de pépier sur internet à tort et à travers.

La commission des finances de la chambre des représentants des Etats-Unis (United States House Committee on Financial Services) lui avait demandé — plutôt gentiment — de témoigner lors d’une audition sur l’affaire FTX le 13 décembre.

Réponse atterrante du génie-incompétent (en substance) : « Avant de pouvoir m’expliquer, il va falloir que je comprenne ce qui s’est passé. Je ne suis pas sûr d’avoir compris avant le 13 décembre. »

Réponse du comité à l’insolent : « Si tu n’es pas disposé à témoigner, nous allons t’y contraindre. »

Résultat : SBF va bien entendu témoigner le 13 décembre à 16 heures (heure de Paris). Il participera depuis les Bahamas4 Il y aura aussi John Ray III, le liquidateur du groupe FTX.

Je serai devant mon écran. Ce sera .

Ah, sinon, dans le registre immobilier de luxe propre à l’affaire FTX, Axios a appris que la société dirigée par Sam Bankman-Fried avait secrètement financé un site internet spécialisé dans les crypto, The Block, qui se disait indépendant.

Pire encore, une partie des fonds apportés par FTX a servi à financer l’achat par le directeur général de The Block, Michael McCaffrey, d’un appartement aux Bahamas.

McCaffrey a démissionné dès la publication de l’information.

Les Crypto Bros sont-ils tous pourris ?

Le contraste entre l’affaire FTX et l’affaire H2O AM est saisissant : aux Etats-Unis, tout est déballé en direct et les échanges se font sur Twitter.

En France… Rien ?

Peut-être qu’il y a un milieu à trouver entre le barnum étatsunien et l’omerta française.

A quand une audition de Bruno Crastes et d’Anne-Marie Barbat-Layani par les commissions des finances de l’Assemblée nationale et du Sénat ? Peut-être qu’on pourrait aussi auditionner Lars Windhorst ?

Le bal des faux-derches

L’autorité de contrôle prudentiel et de résolution (ACPR) est un des régulateurs français.

Selon son site internet, 

L’Autorité de contrôle prudentiel et de résolution veille à la préservation de la stabilité du système financier et à la protection des clients, assurés, adhérents et bénéficiaires des personnes soumises à son contrôle, organismes des secteurs de la banque et de l’assurance.

Son président est François Villeroy de Galhau, le gouverneur de la Banque de France, et son vice-président Jean-Paul Faugère.

Ils ont tous les deux haussé le ton face à une profession (les assureurs vie) avec laquelle le dialogue sur les frais a tout d’un dialogue de sourds.

L’ACPR souhaite en effet que les unités de compte trop chères cessent d’être commercialisées, mais les assureurs traînent des pieds.

Cité par Amélie Laurin des Echos, Jean-Paul Faugère menace :

Sous réserve d’avancées rapides de la profession, que nous continuons à souhaiter, nous prendrons donc si nécessaire une recommandation de l’ACPR d’ici à la mi-2023.

La « profession », sourde jusque-là, a fini par entendre le message et la menace, et s’est fendue, via France Assureurs, d’un communiqué de presse surréaliste.

Jugez-en :

France Assureurs invite ses membres à renforcer l’examen des unités de compte référencées dans leurs contrats.

J’ai failli m’étrangler en lisant ceci :

La profession de l’assurance s’est toujours efforcée d’apporter les meilleures réponses aux attentes des épargnants en termes de sécurité, de performance financière, et de « value for money » (bon rapport entre coûts et services rendus).

« Value for money », une préoccupation constante des assureurs ? C’est une blague ?

Quant à la sécurité, j’attends avec impatience que les assureurs vie ayant référencé des unités de compte gérées par H2O AM (avertissement) expliquent ce qu’ils ont fait après la parution le 17 juin 2019 de l’article du Financial Times dévoilant la présence d’actifs illiquides dans certains fonds H2O.

A ma connaissance, aucun n’avait suspendu les versements sur les unités de compte concernées. 14 mois après la parution de cet article, les transactions étaient suspendues pour 7 fonds, et 2 mois plus tard les side-pockets étaient créées. Je suppose que tous les assureurs concernés avaient fait les diligences nécessaires auprès de H2O AM et obtenu des réponses satisfaisantes.

Je referme la parenthèse.

Retour au communiqué de presse de France Assureurs.

La profession, attachée à ce que l’assurance vie continue à demeurer durablement le placement préféré des Français, souhaite renforcer la vigilance concernant le référencement des unités de compte supports des contrats d’assurance vie et des plans d’épargne retraite (PER) individuels au bénéfice des assurés.

Quand je lis qu’on va « être vigilant », ou qu’on va « renforcer la vigilance », je sais qu’il ne va rien se passer.

Qui peut croire une seconde que dans un système où les vendeurs de produits financiers sont rémunérés par des rétrocessions il va y avoir une concurrence sur les prix ?

Aucun des intervenants n’y a intérêt :

  • pas l’assureur, dont la rémunération sur la gestion du fonds euros  et au titre des unités de compte est proportionnelle aux encours ;
  • pas les sociétés de gestion, tant qu’elles sont protégées de la gestion indicielle à bas coûts par l’existence des rétrocessions ;
  • pas les vendeurs de produits financiers (les « conseillers » qui n’en sont pas car ils sont payés par les fournisseurs de produits).

Le seul intervenant qui y a intérêt, c’est le client final. Mais il n’a pas voix au chapitre.

La solution pour introduire enfin de la concurrence tarifaire dans un secteur où il n’y en a pas, c’est d’interdire les rétrocessions.

Les grandes idées de Morgan

Morgan, c’est Morgan Housel, un de mes blogueurs financiers préférés. Il ne parle jamais de l’actualité des marchés, ne fait aucune prédiction, ne s’extasie devant aucune sommité de la gestion.

Il parle d’histoire, de psychologie et des invariants de la nature humaine.

Dans un récent billet, il dit qu’il y a peut-être 10 grandes idées qui affectent la façon de penser des être humains. Il fait la liste des 7 grandes idées qui ont changé sa propre façon de penser.

  1. Nous appartenons tous à une tribu et sous-estimons tous l’influence de cette tribu sur notre façon de penser.
  2. Tout a déjà eu lieu, tout a déjà été fait. Les scènes changent mais les comportements et les résultats sont immuables. « L’histoire est mal utilisée quand on utilise des événements passés spécifiques comme d’un guide pour le futur. Il est bien plus utile comme repère pour comprendre la façon, plutôt stable dans le temps, dont les humains réagissent au risque et aux incitations.
  3. L’importance de l’apprentissage multidisciplinaire : il y a autant à apprendre sur notre secteur d’activité dans d’autres secteurs d’activité que de l’intérieur de ce même secteur d’activité.
  4. L’intérêt personnel peut conduire les gens à croire en presque n’importe quoi, et à pouvoir le justifier.
  5. Laisser une marge d’erreur n’est pas apprécié à sa juste valeur et est souvent incompris.
  6. Il existe des sources durables d’avantages concurrentiels :
    1. Apprendre plus vite que ses concurrents ;
    2. Faire preuve de plus d’empathie vis-à-vis des clients que ses concurrents ;
    3. Communiquer de manière plus effective que ses concurrents ;
    4. Être près à échouer plus que que ses concurrents ;
    5. Etre plus patient que ses concurrents.
  7. Vos expériences personnelles représentent peut-être  0,00000001% de ce qui s’est passé dans le monde, mais sans doute 80% de votre vision de la façon dont le monde fonctionne.

Morgan Housel est l’auteur d’un livre qui a connu un très grand succès dans le monde, La psychologie de l’argent – Quelques leçons intemporelles sur la richesse, la cupidité et le bonheur.

Les revers de l’ESG

Ca pourrait presque devenir une rubrique récurrente de ce blog.

BlackRock, premier gérant d’actifs au monde en termes d’encours, est la cible préférée des anti-ESG, qui l’accusent d’être un suppôt d’un capitalisme woke sorti tout armé de leur imagination, et des pro-ESG, qui l’accusent d’être un suppôt des énergies fossiles et du capitalisme actionnarial.

Le deuxième gérant d’actifs au monde en termes d’encours, Vanguard, semblait échapper à l’ire des anti-ESG. La société n’est pas cotée5, son dirigeant, Tim Buckley, est beaucoup moins médiatique que Larry Fink, le patron de BlackRock.

C’est fini.

En avril dernier, des militants en faveur de l’environnement avaient bloqué les routes d’accès au siège de Vanguard dans la banlieue de Philadelphie. Ils demandaient à la société de gestion de faire pression sur les sociétés productrices d’énergie fossile dont ses fonds sont actionnaires.

Récemment, les attaques sont venues de l’autre bord. Celui des Etats dirigés par des Républicains qui s’opposent à toute forme d’intégration de critères ESG dans la gestion, sous couvert de cette invention grotesque d’un capitalisme woke incarné jusque là par BlackRock.

Et maintenant par Vanguard aussi.

13 Etats ont déposé une plainte auprès du régulateur de l’énergie aux Etats-Unis, la Federal Energy Regulatory Commission (FERC).

Leur demande ? Que Vanguard n’ait plus le droit d’acheter des actions de sociétés productrices d’électricité pendant 3 ans.

Selon eux, Vanguard s’immisce dans la gestion de ces sociétés « en s’engageant dans un activisme environnemental et en utilisant son influence financière pour manipuler les activités des producteurs d’électricité présents dans ses fonds. »

Vanguard activiste environnemental, il fallait oser.

La requête en intervention (« Motion to intervene ») des 13 Etats est ici. C’est un grand moment.

On y lit notamment que Vanguard a rejoint en 2021 la Net Zero Asset Manager (NZAM) Alliance, un dangereux repère de sociétés de gestion adeptes du capitalisme woke.

En réponse aux questions du Philadelphia Enquirer, un porte-parole de Vanguard s’est contenté de répondre que le rôle de la société de gestion était « de promouvoir la création de valeur à long terme pour les investisseurs dans [ses] fonds, les décisions en matière de gestion et de politiques publiques étant prises par les sociétés et les législateurs. »

Coïncidence ou pas, Vanguard vient d’annoncer son retrait de NZAM.

Les explications de la société de gestion :

Des initiatives [comme la NZAM] peuvent permettre un dialogue constructif, mais introduire de la confusion quant aux vues de chaque société de gestion [y participant]. C’est ce qui s’est passé [avec NZAM], particulièrement sur l’applicabilité des approches Net Zéro aux fonds indiciels très diversifiés que préfèrent de nombreux clients de Vanguard. Après une longue période d’analyse, nous avons par conséquent décidé de nous retirer de NZAM afin de pouvoir fournir la clarté que nos investisseurs demandent sur le rôle des fonds indiciels et la façon dont nous abordons les risques matériels, dont ceux liés au climat — et pour qu’il soit bien clair que Vanguard parle en toute indépendance sur les sujets importants pour nos investisseurs.

Le message a le mérite d’être clair : le risque climatique est un risque parmi d’autres.

Nous continuerons de fournir aux investisseurs les informations et les produits dont ils ont besoin pour faire des choix d’investissement judicieux, dont des produits conçus pour atteindre les objectifs de net-zéro émissions. Nous continuerons d’interagir avec les sociétés dont les fonds Vanguard sont actionnaires pour comprendre la façon dont elles abordent les risques matériels, risques climatiques compris, dans l’intérêt des investisseurs de long terme. Et nous continuerons de communiquer publiquement sur nos efforts en matière de risque climatique, fidèles à notre engagement en faveur des investisseurs et de leur bien-être financier.

Des nouvelles du #H2Ogate

Avertissement : l’Association Collectif Porteurs H2O m’a demandé de l’assister dans le cadre d’une mission rémunérée (détails ici). A vous de déterminer si cette mission influe sur la couverture que je fais dans ce blog de l’affaire H2O.

J’avais mentionné dans ma précédente semaine Twitter des rachats assez importants sur les FCP liquides de H2O AM.

Il y a encore eu la semaine dernière des rachats un peu plus élevés que lors des semaines ayant précédé la séance de la commission des sanctions de l’AMF du 25 novembre, mais en baisse. 

Cette séance, les griefs retenus à l’encontre des 3 mis en cause, et la sévérité des sanctions demandées (dont j’ai parlé ici), n’ont donc pas suscité de ventes massives.

Du côté des valeurs estimatives mensuelles des side-pockets, toujours aucune mise à jour au 11 décembre : ce sont toujours les valeurs de fin septembre qui sont en ligne sur le site de la société de gestion.

La maltraitance des détenteurs de parts de ces side-pockets se poursuit.

Quant à Lars Windhorst, il n’a toujours pas publié les comptes 2021 de La Perla Fashion Holding, société cotée à la bourse de Paris dont certains side-pockets H2O sont toujours actionnaires (j’en ai parlé la semaine dernière).

Depuis le coup de grisou lié à la brutale chute du rouble russe, les fonds affectés ont remonté une partie de la pente. Pas toute la pente : seuls Allegro et Multibonds ont effacé la baisse.

Et si l’on regarde l’évolution depuis le plus haut atteint avant la scission des fonds en deux (la partie saine logée dans un nouveau fonds avec « FCP » à la fin du nom et la partie contaminée par le bacille illiquidita pestis windhorstis  🦠 dans le side pocket), la baisse est encore très, très loin d’avoir été effacée, comme on peut le voir plus bas.

Depuis la scission des 7 fonds sinistrés de H2O AM, il est très difficile de reconstituer la performance des « vieux » fonds d’avant la scission.

Je me livre à l’exercice en calculant une valeur liquidative reconstituée, égale à la somme de la valeur liquidative des « nouveaux » fonds liquides (FCP à la fin du nom) et de la valeur liquidative mensuelle estimative des side-pockets.

Cette valeur liquidative reconstituée est une fiction, car aucune transaction n’est possible sur les side-pockets.

Mais elle permet de voir où en sont les porteurs de parts. Notamment par rapport au plus-haut historique atteint par les « vieux » fonds avant qu’ils ne heurtent des icebergs et fassent naufrage en février et mars 2020.

Autre limite de l’exercice : rien ne dit que les porteurs de parts récupèreront l’équivalent de la dernière valeur liquidative estimative des side-pockets. On ne le saura que quand toutes les participations illiquides auront été revendues au seul acheteur, Tennor, la holding de Lars Windhorst.

Ou plus exactement au fur et à mesure du remboursement par Tennor de la « first super senior secured note » (FSSSN) émise par Tennor, portant intérêt au taux annuel de 4,5% et prévoyant la possibilité de remboursements intermédiaires. Je rappelle (j’en avais parlé ici) que le remboursement total était initialement prévu début 2022. Les créanciers de Tennor, pour éviter la mise en liquidation de la société imposée par un tribunal néerlandais, ont consenti un délai supplémentaire de 6 mois (soit un remboursement début juillet 2022).

Je rappelle aussi que, comme de bien entendu, il n'y a eu aucun remboursement en juillet 2022 de la part de Tennor.

Voilà où on en est au 8 décembre 2022 (date de la VL des fonds liquides dont le nom se termine par « FCP », la dernière valeur liquidative mensuelle estimative des side-pockets étant en date du 30 septembre 2022).

En matière de décollecte, voilà où on en est.

En matière de performance, voilà où on en est.

Les produits dont il a été question dans ma semaine Twitter 49 peuvent être achetés en priorité chez votre libraire (pour les livres).

Sinon, si vous n’avez vraiment pas accès à un libraire, ou pour les livres en anglais, parfois plus difficiles à se procurer en librairie en France, vous pouvez cliquer sur les liens ci-dessous (informations sur le programme d’affiliation Amazon ici).

Vous pouvez suivre le compte Twitter d’Alpha Beta Blog ici et mon compte en anglais .

N’hésitez pas à réagir dans la rubrique « Laisser un commentaire » à la fin de chaque article. Votre contribution ne sera publiée qu’après validation par mes soins.

Je ne suis pas habilité à donner des conseils sur les produits de placement : ne me sollicitez pas pour cela car je ne vous répondrai pas.

Si vous avez des questions, consultez un conseiller en investissement financier. Un conseiller en investissement financier, c’est quelqu’un que vous payez pour qu’il.elle vous donne des conseils. Dans le jargon de MIF 2, seul le conseiller exclusivement payé par ses clients peut se déclarer indépendant.

Quelqu’un qui est payé par les fournisseurs de produits pour vous vendre lesdits produits, c’est un vendeur, pas un conseiller.

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C’était ma semaine Twitter 49 de 2022. Sayōnara. さようなら.

Illustration tirée de Don Quichotte de Cervantes illustré par Gérard Garouste.

  1. Sous-titre qui a disparu dans l’édition de poche parue en 2022 dans la collection Proche, qui est celle que j’ai achetée, mais qui est mentionné sur le bandeau qui entoure le livre.
  2. Ce père est mort l’année précédant la parution de L’Intranquille.
  3. 76 ans.
  4. Le pauvre ange déchu avait en effet déclaré à Andrew Ross Sorkin du New York Times qu’il ne lui restait presque plus rien de sa fortune passée, sans doute moins de 100,000 dollars. Il n’a de surcroît sans doute pas très envie de mettre le pied sur le sol des Etats-Unis.
  5. Je rappelle qu’elle est détenue par les fonds qu’elle gère, donc indirectement par les investisseurs dans ces fonds, structure de type mutualiste qui lui permet de ne servir qu’un seul maître.

5 réponses sur « Ma Semaine Twitter 49 de 2022 »

Bonjour,

Toujours intéressant de lire vos chroniques financières et littéraires. Je rebondis sur votre souhait d’interdire les rétrocessions.
Je suis CGP et touche des rétrocessions, je m’interroge depuis quelques années de passer en honoraires mais pensez-vous vraiment que le client « classique, normal » aura les moyens ou l’envie de payer des honoraires ? Quand je vois certaines personnes outrées de payer 25 € de consultation chez le médecin , je m’interroge.

En passant sur un système en honoraires, ne va-t-on pas exclure plein de clients ?
Difficile de s’étendre sur ce sujet via un simple commentaire d’article…

Cordialement, Nicolas

Si les rétrocessions devaient être interdites, il faudra en effet beaucoup de pédagogie au début. Vous avez raison, il est probable que certains clients refuseront de payer des honoraires et s’exclueront eux-mêmes du périmètre du conseil. Je persiste à penser qu’une telle interdiction serait bénéfique aux conseillers financiers qui deviendraient indépendants au sens de MIF II par la force des choses, et aux clients. Le conseiller pourra en effet recommander des fonds indiciels peu chers et tout en conservant à peu de choses près la rémunération qu’il avait auparavant en rétrocessions, et fera faire des économies à ses clients. Les fournisseurs de fonds gérés activement, en n’ayant plus à rémunérer l’intermédiation via leurs frais de gestion, pourront baisser ceux-ci, et devront les baisser encore plus pour faire face à la gestion indicielle à bas coûts. Les mauvais disparaîtront. Tout cela me semble assez vertueux.

Bonjour,

J’ai rencontré un CGP (5 personnes) dans l’Est de la France qui fonctionne aux honoraires (1%). Pas une facture impayée, il attire de nouveaux clients.

Il faut juste assumer ce statut et faire de la pédagogie

Cordialement

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